Groupes de travail transverses
5 groupes de travail transverses sont rattachés au conseil d’administration.
Archives alternatives
Comment est né le groupe archives alternatives ?
En avril 2019 le Forum des archivistes, intitulé « Archives et transparence, une ambition citoyenne », avait dédié un axe au cas des archives LGBTQI+ et féministes, avec les trois interventions suivantes :
– « Mes archives sont-elles queer ? » : des demandes d’archivage et de communication spécifiques aux militantes et militants féministes et queer », de Bénédicte Grailles ;
– « Transparence choisie et transparence retrouvée : les fonds LGBTQI et féministes à Lyon », d’Élodie Hoppe et Roméo Isarte ;
– « Archives LGBTQI+ en France : de la « déplacardisation » à l’autonomie », de Patrick Comoy.
À la suite de ce Forum, un groupe de travail sur les archives alternatives, co-dirigé par Bénédicte Grailles, maîtresse de conférences en archivistique à l’université d’Angers et chercheuse au laboratoire Temos (Temps, mondes, sociétés, CNRS Fre 2015), et Roméo Isarte, fondateur de l’association Mémoires minoritaires, éclot la même année à l’AAF. Ce groupe a notamment pour point d’ancrage la collaboration entre militant·e·s associatif·ve·s et archivistes professionnel·le·s afin de mutualiser connaissances et compétences des deux sphères
Interview de Bénédicte Grailles et Roméo Isarte
La troisième édition du Forum des archivistes, intitulée « Archives et transparence, une ambition citoyenne » s’est tenue à Saint-Étienne du 3 au 5 avril 2019. Lors de cette édition, une session « archives militantes : le cas des archives LGBTQ et féministes » mène à la création du groupe de travail « Archives alternatives » de l’AAF avec comme co-animateur, Bénédicte Grailles, maîtresse de conférences en archivistique à l’université d’Angers, et Roméo Isarte, co-fondateur de l’association Mémoires minoritaires. Ce groupe est conçu comme une plateforme militante de rencontre entre deux mondes, celui des activistes et celui des archivistes. En outre, il doit permettre aux archivistes d’interroger leurs pratiques professionnelles. L’objectif est de « s’intéresser aux traces laissées par la vie des femmes et des hommes « infâmes » […], des minorisé.es, des invisibles, aux archives subalternes ».
lundi 1er février 2021
Présentations biographiques
– Bénédicte Grailles : archiviste de profession, maîtresse de conférences en archivistique à l’université d’Angers et chercheuse au laboratoire Temos (Temps, mondes, sociétés) CNRS Fre 2015.
– Roméo Isarte : ancien étudiant du master MATILDA – Histoire des femmes et du genre en Europe (XVIIIe-XXe siècle), il co-fonde l’association Mémoires minoritaires une « association lyonnaise pour la transmission et la conservation des mémoires des personnes minorisées ».
Qu’est-ce qui vous a mené à vous intéresser aux archives alternatives et créer ce groupe de travail ?
BG :
Je m’intéresse aux archives féministes depuis près de vingt ans et j’ai la chance de voir fonctionner, au sein du service commun de documentation et des archives de l’université d’Angers, un centre tout-à-fait original, porté par le souffle de chercheuses passionnées et de militantes, et soutenu par un cadre institutionnel assez souple : le Centre des archives du féminisme. Pour moi, c’est également un terrain de recherche passionnant. Dans ce cadre, j’ai été confrontée à des points de vue souvent divergents parfois opposés. J’ai aussi constaté combien il existait d’initiatives, pas forcément toutes connues du réseau. Lors du forum de Saint-Étienne, j’ai rencontré Roméo. J’ai également mesuré l’intérêt de la communauté professionnelle pour ces questions. Il nous a semblé que c’était le bon moment pour proposer une réflexion collective.
Éléments de réponse de RI : Elodie Hoppe, alors archiviste à l’université Lyon II, m’a proposé de l’accompagner et participer au colloque de 2019 organisé par l’AAF. C’est d’ailleurs le lieu de ma première rencontre avec Benedicte Grailles. Nous nous sommes retrouvés à la Version Queer (Collectif Lucioles de l’Université d’Angers) le même mois. C’est à ce moment que je lui ai parlé de ma volonté de créer un groupe de travail LGBT, qui a mené à la création du groupe de travail sur les archives alternatives au sein de l’AAF.
2) Comment conciliez-vous les perspectives militante et archiviste, d’apparence antagonistes ?
BG : Je pense qu’il ne faut pas essayer de réduire l’une ou l’autre mais plutôt apprendre les uns des autres. L’idée n’est pas d’aboutir à un consensus mais de mieux comprendre les enjeux et les cadres théoriques, pratiques, institutionnels ou protestataires des uns et des autres. L’antagoniste ou le débat sont des stimulants importants et des facteurs d’ouverture. Mais il n’y a pas forcément d’opposition entre une approche métier et une approche militante. Les archivistes sont aussi des citoyens qui ont une capacité d’agir.
Éléments de réponse de RI : les deux ne sont pas forcément antagonistes. Les deux mondes ne se sont pas rencontrés mais il faut y remédier et créer une base commune de manière à avoir un écosystème. La sensibilisation doit être dans les deux sens de manière à avancer socialement.
3) Comment voyez-vous le futur du groupe de travail ?
BG : Je pense que les objets d’intérêt seront amenés à évoluer. Le périmètre des archives alternatives est volontairement flou. Les types de fonds ou les thématiques n’ont pas vocation à être toujours « alternatifs ». Les marges évoluent et changent en fonction des régulations sociales qui se mettent en mouvement. Ce qui ne se modifie pas, c’est la manière dont elles interrogent à la fois la licence accordée aux archivistes et le mandat qu’ils.elles revendiquent. C’est pour cette raison qu’il est important pour une association professionnelle d’apprendre d’elles.
Éléments de réponse de RI : pour l’année 2021, nous souhaitons étendre le groupe à d’autres bénévoles pour établir un programme plus vaste avec des sous-groupes de recherche sur des thématiques spécialisées (post-coloniale par exemple). Nous avons aussi l’idée de créer un webinaire et une brochure pour sensibiliser les archivistes aux dimensions du genre.
Réalisations
Bibliographie « Archives minoritaires, archives minorisées » sous Zotero : https://www.zotero.org/groups/2514721/archives_minoritaires_archives_minorises
Objectifs
Dans la lignée des Archival studies, ce groupe de travail a vocation à s’intéresser aux traces laissées par la vie des femmes et des hommes « infâmes » (Michel Foucault), des minorisé∙es, des invisibles, aux archives subalternes.
Les objectifs sont les suivants :
• Être un lieu de rencontre avec les initiatives spontanées, associatives (mieux connaître les centres associatifs ou institutions ayant des collections hors centres d’archives, « découvrir » des centres ou initiatives alternatifs) ;
• Réfléchir à l’heure des archives essentielles à la question de la représentativité des fonds et collections et interroger les pratiques professionnelles et militantes sur les critères de sélection, les modes de diffusion et les modalités de partenariat ;
• Valoriser les initiatives intéressantes et les actions innovantes quels que soient les porteur∙euses du projet ;
• Diffuser de l’information et constituer une bibliographie de référence.
Contact : gt-archives-alternatives@archivistes.org
Archives photographiques
Qui sommes-nous ?
Le groupe de travail Archives photographiques a pour vocation de permettre aux archivistes et professionnels du patrimoine photographique de mettre en commun savoirs, retours d’expériences et problématiques, dans une dynamique de co-construction. Ce groupe de travail s’adresse aux professionnels des institutions de conservation, archivistes de profession ou non, du secteur public et privé mais aussi à tous les acteurs qui œuvrent au quotidien à la constitution et la conservation du patrimoine photographique. Ainsi, des conservateurs-restaurateurs de photographie mais aussi des photographes, ont déjà rejoint cette aventure ! Créer du lien, permettre l’échange et la mise en commun des idées et des savoirs dans une démarche interdisciplinaire sont au cœur de ce projet commun.
Archives audiovisuelles
Bibliothèques d’archives
Normalisation
Depuis plus d’une décennie, l’Association des archivistes français est impliquée dans le processus de constitution des normes : elle a pris la présidence de la commission de normalisation 46-11 dédiée à la gestion des archives et des documents d’activité.
Cette commission est en charge de l’élaboration de textes normatifs autour de l’archivage et du cycle de vie de l’information. Composée de plusieurs experts venant d’horizons professionnels divers, cette commission se veut le reflet de la diversité des métiers autour des archives et des documents.
Lors du Conseil d’administration de juin 2018, il a été décidé de créer un groupe de travail dédié aux questions de normalisation, au sein de l’AAF, pour répondre à plusieurs objectifs.
– Offrir une montée en compétence sur la normalisation et la meilleure compréhension du contenu des normes
– Répondre à la demande d’harmonisation des règles et des pratiques, ou créer des règles reconnues et recevables fondées sur la pratique métier
– Pour réfléchir sur le long terme aux évolutions du métier et des besoins des archivistes
En effet, nous avons besoin d’un groupe où la variété du métier soit représenté : archiviste public travaillant en ministère, opérateur, centre hospitalier, archives départementales, centres de gestion, …ou archiviste travaillant pour une association, une PME, un grand groupe, puisse être représenté
Le groupe de travail débutera par une prise de connaissance des textes en cours de révision. Une montée en compétence sur les textes et sur les règles normatives sera mise en place.
Alors si vous êtes intéressés par la normalisation, que vous souhaitez donner plus de visibilité aux problématiques métier rencontrées par vous et vos collègues, n’hésitez pas, rejoignez-nous !
Pour les inscriptions vous pouvez envoyer vos coordonnées de contact à : GT_normalisation@archivistes.org