La Gazette des archives

N°272 Publication

1924-2024 : un siècle de métamorphose des archives communales

n°272

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Réglementer, sauvegarder et contrôler, l’article unique de la loi de 1924 sur les archives communales porte en son sein ces trois objectifs. En découle une transformation du panorama archivistique français, issue d’une longue gestation et dont les répercussions à long terme restent à étudier. Les grandes disparités d’échelles entre les différentes situations locales interpellent et viennent inévitablement enrichir le débat autant qu’elles le complexifient. Un retour sur l’évolution de la réglementation en matière d’archives communales apparait alors nécessaire pour redéfinir des notions aussi structurantes, pour la pratique actuelle, que le dépôt aux archives départementales et le contrôle scientifique et technique de l’État sur les archives des collectivités territoriales.

Il convient aussi d’observer le paysage archivistique local dans sa capacité à exister dans ce contexte réglementaire, tout en analysant comment les archives municipales sortent du cadre à l’heure des intercommunalités et de la multiplicité des solutions de médiation, qu’il s’agisse de réinventer l’expérience de l’usager en présentiel ou de profiter des possibilités induites par l’offre numérique.

Enfin que serait un numéro thématique de La Gazette des archives sans une incursion à l’étranger, mise en perspective salutaire des gestes et des problématiques métier, qui convoque aussi bien la question de l’universalité des archives que de leur encrage géopolitique ?

Au travers de huit contributions, ce numéro livre un message limpide : les archives communales sont un patrimoine en mouvement. Aux archivistes de rester dans le bon tempo.

Ce numéro a été piloté par Emmanuel Bosca, Directeur adjoint des Archives départementales de la Corrèze, Cécilia Cardon, Responsable des Archives municipales de Pantin, et Sonia Dollinger-Désert, Directrice adjointe des Archives municipales de Lyon. Coordination avec le comité de rédaction : Margot Georges

Sommaire

Introduction
Emmanuel BOSCA, Cécilia CARDON et Sonia DOLLINGER-DÉSERT

Réglementer, accom­pa­gner, contrô­ler : 1924-2024, un siècle d’archi­ves com­mu­na­les
 La loi du 29 avril 1924 sur les archi­ves com­mu­na­les : genèse et appli­ca­tion, par Édouard VASSEUR

 Les archi­ves com­mu­na­les, un patri­moine sous contrôle, par Romain JOULIA

Archives com­mu­na­les en mou­ve­ment : pros­pec­ti­ves et pers­pec­ti­ves
 Un pour tous, tous pour un ! L’évolution des ser­vi­ces d’archi­ves com­mu­na­les au regard de l’inter­com­mu­na­lité, par Vanina GASLY

 Archiver en iti­né­rance ou com­ment favo­ri­ser la culture archi­ves des ter­ri­toi­res, par Mia VIEL

 Archiver avec la méthode Arcateg©, par Élise MANUELIAN

 Le patri­moine local au cœur de l’expé­rience des usa­gers, par Élodie BELKORCHIA

Frontières, dif­fé­ren­ces d’échelle et spé­ci­fi­ci­tés loca­les : frag­ments d’une géo­gra­phie archi­vis­ti­que euro­péenne
 Le projet Archives loca­les de Wallonie. Sauvegarde et ges­tion du patri­moine archi­vis­ti­que local en Belgique fran­co­phone, par François MOREAU

 La mul­ti­tude des archi­ves com­mu­na­les en Suisse, par Gilliane KERN
sur la base d’un texte co-écrit avec Roxane PAGNAMENTA, Florian FISCHER et Karin BECK

Varia
 Sûreté nucléaire et archi­ves. Réflexions et éléments de métho­do­lo­gie autour d’une recher­che menée à l’Institut de radio­pro­tec­tion et de sûreté nucléaire, par Michaël MANGEON

RÉSUMÉ DES ARTICLES

Introduction

Emmanuel BOSCA, Cécilia CARDON et Sonia DOLLINGER-DÉSERT

Règlementer, accom­pa­gner, contrô­ler : 1924-2024, un siècle d’archi­ves com­mu­na­les

 La loi du 29 avril 1924 sur les archi­ves com­mu­na­les : genèse et appli­ca­tion, par Édouard VASSEUR

Pendant tout le XIXe siècle, la régle­men­ta­tion rela­tive aux archi­ves com­mu­na­les reste limi­tée à un arti­cle de la loi muni­ci­pale de 1884 et à quel­ques cir­cu­lai­res publiées parle minis­tère de l’Intérieur puis le minis­tère de l’Instruction publi­que. Si l’État recom­mande aux com­mu­nes de dépo­ser leurs archi­ves ancien­nes aux archi­ves dépar­te­men­ta­les, il n’impose pas cette mesure par la loi. Un regain d’atten­tion sur la situa­tion des archi­ves com­mu­na­les se fait jour à partir des années 1905-1907, ame­nant la direc­tion des Archives à ini­tier plu­sieurs réfor­mes à leur propos, tandis que les archi­vis­tes com­men­cent à appe­ler de leurs vœux une mesure légis­la­tive impo­sant le dépôt d’office des archi­ves muni­ci­pa­les en cas de man­que­ment grave des com­mu­nes. Il faut cepen­dant atten­dre la fin de la Première Guerre mon­diale pour que cette réforme soit mise en œuvre et abou­tisse à l’adop­tion de la loi du 29 avril 1924. Son adop­tion vise cepen­dant moins à obte­nir effec­ti­ve­ment des dépôts qu’à dis­po­ser d’argu­ments per­met­tant de forcer les muni­ci­pa­li­tés à amé­lio­rer la conser­va­tion de leurs archi­ves. Le règle­ment sur les archi­ves com­mu­na­les publié en 1926 vient clore ce cycle de réfor­mes.

 Les archi­ves com­mu­na­les, un patri­moine sous contrôle, par Romain JOULIA

Cellules de base de la démo­cra­tie, les com­mu­nes sont riches d’un patri­moine écrit à la hau­teur de leur anté­rio­rité his­to­ri­que et ins­ti­tu­tion­nelle. C’est dire si ce maté­riau mérite un soin tout par­ti­cu­lier auquel le légis­la­teur, aiguillonné par l’admi­nis­tra­tion des archi­ves de France, s’est atta­ché notam­ment au tra­vers de la loi de 1924. Les condi­tions un siècle plus tard sont tout à fait favo­ra­bles, avec des ser­vi­ces dépar­te­men­taux conso­li­dés par la décen­tra­li­sa­tion et une pro­fes­sion­na­li­sa­tion qui a pro­duit ses effets jusque dans les com­mu­nes qui en béné­fi­cient avec de véri­ta­bles ser­vi­ces cons­ti­tués ou bien les bons offi­ces d’archi­vis­tes iti­né­rants. Le contrôle scien­ti­fi­que et tech­ni­que peut alors pros­pé­rer à la fois sur un héri­tage cen­te­naire et sur de nou­veaux enjeux contem­po­rains où sa per­ti­nence et son béné­fice pour les com­mu­nes se véri­fient chaque jour.

Archives com­mu­na­les en mou­ve­ment : pros­pec­ti­ves et pers­pec­ti­ves

 Un pour tous, tous pour un ! L’évolution des ser­vi­ces d’archi­ves com­mu­na­les au regard de l’inter­com­mu­na­lité, par Vanina GASLY

Depuis la Révolution fran­çaise, la ges­tion des archi­ves com­mu­na­les a pro­gres­si­ve­ment été enca­drée, afin d’assu­rer la péren­nité de fonds dont la ges­tion dépend en grande partie du bon gré de leurs pro­prié­tai­res. L’archi­viste a été confronté à une évolution du monde ter­ri­to­rial qui lui a demandé une forte capa­cité d’adap­ta­tion et de s’impo­ser comme un acteur de ces chan­ge­ments struc­tu­rels. En inves­tis­sant le champ de l’inter­com­mu­na­lité et aujourd’hui de la mutua­li­sa­tion, il veille à la pré­ser­va­tion de fonds dont cer­tai­nes col­lec­ti­vi­tés ne pour­raient, faute de moyens, assu­rer la bonne ges­tion, et par­ti­cipe à la cons­ti­tu­tion de fonds qui sont autant de témoins de l’his­toire admi­nis­tra­tive fran­çaise.
Rosine Cleyet-Michaud écrivait en 1998 : « L’établissement public inter­com­mu­nal pose pro­blème aux archi­vis­tes que nous sommes. Reste à uti­li­ser au mieux cette nou­velle struc­ture et à trou­ver des solu­tions com­pa­ti­bles avec la néces­saire sau­ve­garde du patri­moine archi­vis­ti­que. » Un quart de siècle plus tard, force est de cons­ta­ter que l’inter­com­mu­na­lité a par­fai­te­ment réussi à trou­ver sa place et peut encore contri­buer, par un déve­lop­pe­ment de poli­ti­que de coo­pé­ra­tion entre col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­ria­les, à enri­chir le patri­moine archi­vis­ti­que.

 Archiver en iti­né­rance ou com­ment favo­ri­ser la culture archi­ves des ter­ri­toi­res, par Mia VIEL

Entre har­mo­ni­sa­tion des pra­ti­ques en matière d’archi­vage des col­lec­ti­vi­tés et adap­ta­tion aux spé­ci­fi­ci­tés loca­les, l’archi­viste iti­né­rant·e se pose désor­mais comme une figure incontour­na­ble. Loin de son image de soli­taire empous­sié­ré·e, au sens propre comme au sens figuré, cet arti­cle pro­pose un pano­rama de ses mis­sions de clas­se­ment (mais aussi de valo­ri­sa­tion, de sen­si­bi­li­sa­tion, de for­ma­tion, etc.). Par le biais d’un état des lieux des outils pra­ti­ques et théo­ri­ques, est également menée une réflexion sur l’évolution des pra­ti­ques et sur les pistes d’amé­lio­ra­tion des condi­tions de tra­vail de cette pro­fes­sion incontour­na­ble pour la ges­tion des archi­ves dans les ter­ri­toi­res. Se des­sine alors un début de réponse à la ques­tion : com­ment se fédé­rer pour par­ta­ger ses connais­san­ces et défen­dre ses inté­rêts ?

 Archiver avec la méthode Arcateg©, par Élise MANUELIAN

Les Archives muni­ci­pa­les de Toulouse se sont enga­gées dans le déploie­ment d’une poli­ti­que de records mana­ge­ment basée sur la méthode Arcateg ©. Le cœur de cette méthode est l’évaluation du risque de non-archi­vage ou de sur-conser­va­tion des docu­ments. Elle inverse la démar­che d’évaluation des archi­ves : au lieu de dres­ser une liste de docu­ments et de leur atta­cher une valeur de conser­va­tion, on uti­lise la liste des valeurs fixées par la méthode Arcateg © à laquelle sont rat­ta­chés les docu­ments. Le réfé­ren­tiel de conser­va­tion élaboré grâce à cette méthode est dura­ble et indé­pen­dant des contrain­tes orga­ni­sa­tion­nel­les ; ce qu’ont pu véri­fier les Archives muni­ci­pa­les à la suite d’une pro­fonde réforme orga­ni­sa­tion­nelle des direc­tions de la Ville et de Toulouse Métropole. Ce réfé­ren­tiel est également un outil d’audit, per­met­tant de dres­ser un état des lieux de l’archi­vage grâce à des don­nées objec­ti­ves et chif­frées puis de défi­nir une poli­ti­que de col­lecte.

 Le patri­moine local au cœur de l’expé­rience des usa­gers, par Élodie BELKORCHIA

Quels que soit la taille du ser­vice, les moyens finan­ciers ou humains, une valeur com­mune émerge aujourd’hui de nos actions de média­tion : mettre l’usager au cœur de l’expé­rience, c’est-à-dire réin­ven­ter à chaque fois le lien entre nos conte­nus et celles et ceux venus les décou­vrir, les com­pren­dre, les mani­pu­ler, les réem­ployer. De nos dépôts d’archi­ves aux archi­ves muni­ci­pa­les deve­nues ins­ti­tu­tions cultu­rel­les, de nos pra­ti­ques empi­ri­ques à l’écriture de pro­gramme cultu­rel, scien­ti­fi­que, éducatif et social, nous savons trou­ver les res­sour­ces, cons­truire un réseau de par­te­nai­res pour déve­lop­per des pro­jets tou­jours plus diver­si­fiés répon­dant aux deman­des des usa­gers inter­nes comme exter­nes et prô­nant une métho­do­lo­gie et des valeurs au ser­vice de l’his­toire, du vivre ensem­ble et de la citoyen­neté.

Frontières, dif­fé­ren­ces d’échelle et spé­ci­fi­ci­tés loca­les : frag­ments d’une géo­gra­phie archi­vis­ti­que euro­péenne

 Le projet Archives loca­les de Wallonie. Sauvegarde et ges­tion du patri­moine archi­vis­ti­que local en Belgique fran­co­phone, par François MOREAU

Depuis 2010, les Archives de l’État en Belgique met­tent à la dis­po­si­tion des com­mu­nes et autres pou­voirs locaux des archi­vis­tes iti­né­rants via le projet Archives loca­les de Wallonie. Les coûts sala­riaux et du maté­riel sont pris en charge par le béné­fi­ciaire. Le lan­ce­ment du projet fait suite à des cons­tats dres­sés par les Archives de l’État : locaux de conser­va­tion ina­dap­tés ou sur­char­gés, besoin de réa­li­ser des tris ou des trans­ferts d’archi­ves aux Archives de l’État, risque de des­truc­tions sau­va­ges et de perte du patri­moine archi­vis­ti­que, per­son­nel com­mu­nal indis­po­ni­ble pour ces tâches, etc.
Depuis la grande opé­ra­tion de fusions des com­mu­nes de 1977, leurs mis­sions se sont accrues. En consé­quence, elles emploient un per­son­nel nom­breux et pro­dui­sent de plus en plus d’archi­ves. En Belgique, la trans­for­ma­tion numé­ri­que de l’admi­nis­tra­tion entraîne des modi­fi­ca­tions des pro­cé­du­res et une déma­té­ria­li­sa­tion rapide. Le per­son­nel reste moins long­temps au sein de l’admi­nis­tra­tion. La trans­for­ma­tion a ten­dance à s’accé­lé­rer.
Le projet est un win-win pour les Archives de l’État et pour les pou­voirs locaux. Pour les pou­voirs locaux­ces der­niers, une solu­tion est pro­po­sée pour la ges­tion des archi­ves et pour les Archives de l’État, des archi­ves vien­nent accroî­tre leurs col­lec­tions et sont immé­dia­te­ment ouver­tes à la recher­che. Plus de la moitié des com­mu­nes wal­lon­nes sont par­te­nai­res du projet qui compte six archi­vis­tes et deux maga­si­niers.

 La mul­ti­tude des archi­ves com­mu­na­les en Suisse, par Gilliane KERN
sur la base d’un texte co-écrit avec Roxane PAGNAMENTA, Florian FISCHER et Karin BECK

Ce point de situa­tion sur les archi­ves à niveau com­mu­nal en Suisse tente de dres­ser un bref pano­rama de la situa­tion actuelle. Il existe en Suisse autant d’archi­ves publi­ques à l’échelle de la com­mune que d’enti­tés loca­les qui peu­vent être plus ou moins nom­breu­ses et variées selon l’his­toire propre à chaque canton.
Malgré l’immen­sité du tra­vail pour les archi­vis­tes, il semble que la situa­tion tend du moins à s’amé­lio­rer grâce à la mise en place dans désor­mais tous les can­tons de bases léga­les en matière de ges­tion docu­men­taire et d’accès aux archi­ves com­mu­na­les. Si ces bases peu­vent servir de levier, il reste à convain­cre les dif­fé­rents par­te­nai­res de mettre les res­sour­ces à dis­po­si­tion et à encou­ra­ger la mise à dis­po­si­tion d’une façon ou d’une autre d’archi­vis­tes pro­fes­sion­nels auprès des enti­tés qui en sont dépour­vues.
Le groupe de tra­vail « Archives com­mu­na­les » de l’Association des archi­vis­tes suis­ses regroupe une ving­taine d’archi­vis­tes com­mu­na­les pro­fes­sion­nel­les et repré­sente les inté­rêts d’une mul­ti­tude d’archi­ves.

Varia

 Sûreté nucléaire et archi­ves. Réflexions et éléments de métho­do­lo­gie autour d’une recher­che menée à l’Institut de radio­pro­tec­tion et de sûreté nucléaire, par Michaël MANGEON
Cet arti­cle pro­pose de reve­nir sur l’usage des archi­ves de la sûreté nucléaire en ques­tion­nant les spé­ci­fi­ci­tés du domaine pour des cher­cheurs en scien­ces humai­nes et socia­les et en pré­sen­tant une étude de cas réa­li­sée à l’Institut de radio­pro­tec­tion et de sûreté nucléaire (IRSN). En défi­nis­sant les oppor­tu­ni­tés et limi­tes d’une telle démar­che et en pro­po­sant des éléments métho­do­lo­gi­ques, cet arti­cle cons­ti­tue une base réflexive et de bonnes pra­ti­ques pour faire tra­vailler ensem­ble cher­cheurs et archi­vis­tes du sec­teur nucléaire.

SUMMARY OF ARTICLES

Introduction

Emmanuel BOSCA, Cécilia CARDON et Sonia DOLLINGER-DÉSERT

Règlementer, accom­pa­gner, contrô­ler : 1924-2024, un siècle d’archi­ves com­mu­na­les

 The law of April 29, 1924 on muni­ci­pal archi­ves : gene­sis and appli­ca­tion, by Édouard VASSEUR (English ver­sion)

Throughout the nine­teenth cen­tury, regu­la­tions rela­ting to muni­ci­pal archi­ves were limi­ted to an arti­cle in the 1884 muni­ci­pal law and a few cir­cu­lars publi­shed by the Ministry of the Interior and then the Ministry of Public Education. Although the State recom­men­ded that muni­ci­pa­li­ties depo­sit their old archi­ves with the regio­nal archi­ves, it did not impose this mea­sure by law. From 1905-1907, rene­wed atten­tion began to be paid to the situa­tion of muni­ci­pal archi­ves, lea­ding the direc­tion des Archives to ini­tiate a number of reforms in this area, while archi­vists began to call for a legis­la­tive mea­sure impo­sing the com­pul­sory depo­sit of muni­ci­pal archi­ves in the event of serious brea­ches by muni­ci­pa­li­ties. However, it was not until the end of the First World War that this reform was imple­men­ted, culmi­na­ting in the adop­tion of the law of 29 April 1924. However, its adop­tion was aimed less at actually obtai­ning depo­sits than at pro­vi­ding argu­ments to force muni­ci­pa­li­ties to improve the pre­ser­va­tion of their archi­ves. The regu­la­tion on muni­ci­pal archi­ves publi­shed in 1926 brought this cycle of reforms to a close.

 Municipal archi­ves, a heri­tage under control, by Romain JOULIA 

As the basic buil­ding blocks of demo­cracy, local autho­ri­ties have a rich writ­ten heri­tage that reflects their his­to­ri­cal and ins­ti­tu­tio­nal ori­gins. The legis­la­tor, spur­red on by the admi­nis­tra­tion of the Archives de France, took par­ti­cu­lar care with the law of 1924. A cen­tury later, condi­tions are enti­rely favo­ra­ble, with depart­men­tal ser­vi­ces conso­li­da­ted by decen­tra­li­za­tion and pro­fes­sio­na­li­za­tion that has had an impact right down to the muni­ci­pa­li­ties, which bene­fit from genuine ser­vi­ces set up or the good offi­ces of iti­ne­rant archi­vists. Scientific and tech­ni­cal ins­pec­tion can now thrive on both its cen­tury-old heri­tage and the new chal­len­ges of today, where its rele­vance and bene­fits for local autho­ri­ties are confir­med every day.

Archives com­mu­na­les en mou­ve­ment : pros­pec­ti­ves et pers­pec­ti­ves

 One for all, all for one ! The evo­lu­tion of muni­ci­pal archi­ves ser­vi­ces in the era of inter­com­mu­na­lity, by Vanina GASLY (English ver­sion)

Since the French Revolution, the mana­ge­ment of com­mu­nal records has been pro­gres­si­vely regu­la­ted, in order to ensure the conti­nuity of col­lec­tions that were lar­gely mana­ged at the whim of their owners. The archi­vist has been confron­ted with a chan­ging ter­ri­to­rial world, which has requi­red him or her to be highly adap­ta­ble and a key player in these struc­tu­ral chan­ges. By inves­ting in the field of inter­com­mu­na­lity and today of mutua­li­za­tion, the archi­vist ensu­res the pre­ser­va­tion of col­lec­tions that some local autho­ri­ties would be unable to manage pro­perly for lack of resour­ces, and contri­bu­tes to the crea­tion of col­lec­tions that bear wit­ness to French admi­nis­tra­tive his­tory.
Rosine Cleyet-Michaud wrote in 1998 : “The inter-muni­ci­pal public ins­ti­tu­tion poses a pro­blem for us archi­vists. It remains to make the best use of this new struc­ture and to find solu­tions that are com­pa­ti­ble with the need to pre­serve our archi­val heri­tage.” A quar­ter of a cen­tury later, it is clear that inter­com­mu­na­lity has suc­cee­ded in fin­ding its place and can still contri­bute, through the deve­lop­ment of a policy of coo­pe­ra­tion bet­ween local autho­ri­ties, to enri­ching our archi­val heri­tage.

 Archiving on the move or how to foster a culture of archi­ves in local areas, by Mia VIEL (English ver­sion)

Between har­mo­ni­za­tion of archi­val prac­ti­ces in com­mu­ni­ties and adap­ta­tion to local spe­ci­fi­ci­ties, the tra­ve­ling archi­vist is now an essen­tial figure. Far from its image as a dusty loner, both lite­rally and figu­ra­ti­vely, this arti­cle offers an over­view of his clas­si­fi­ca­tion mis­sions (but also of pro­mo­tion, awa­re­ness-rai­sing, trai­ning, etc.). Through an inven­tory of prac­ti­cal and theo­re­ti­cal tools, a reflec­tion on the evo­lu­tion of prac­ti­ces and on ways to improve the wor­king condi­tions of this essen­tial pro­fes­sion for the mana­ge­ment of archi­ves in the ter­ri­to­ries is also conduc­ted. An answer to the ques­tion « how can we unite in order to share know­ledge and defend our inte­rests ? » is thus emer­ging.

 Archiving with the Arcateg © method, by Élise MANUELIAN (English ver­sion)

The Toulouse Municipal Archives have com­mit­ted to deploying a records mana­ge­ment policy based on the Arcateg © method. At the heart of this method is the assess­ment of the risk of docu­ments not being archi­ved or over-conser­ved. It rever­ses the approach to eva­lua­ting archi­ves : ins­tead of dra­wing up a list of docu­ments and atta­ching a reten­tion value to them, we use the list of values set by the Arcateg © method to which the docu­ments are atta­ched. The conser­va­tion repo­si­tory deve­lo­ped using this method is dura­ble and inde­pen­dent of orga­ni­sa­tio­nal cons­traints ; some­thing that the Municipal Archives were able to verify fol­lo­wing an in-depth orga­ni­sa­tio­nal reform of the City and Toulouse Métropole depart­ments. The repo­si­tory is also an audit tool, making it pos­si­ble to assess the cur­rent state of archi­ving using objec­tive data and figu­res, and then to define a col­lec­tion policy.

 Local heri­tage at the heart of the user expe­rience, by Élodie BELKORCHIA (English ver­sion)

Whatever the ser­vice’s scale, the finan­cial or human resour­ces, a common value emer­ges from our media­tion actions : put­ting the user at the heart of the expe­rience, rein­ven­ting each time the link bet­ween our contents and those who come to dis­co­ver, unders­tand, mani­pu­late and reuse it. From our archive repo­si­to­ries to muni­ci­pal archi­ves that have become cultu­ral ins­ti­tu­tions, from our empi­ri­cal prac­ti­ces to cultu­ral pro­grams, archi­vists know how to find resour­ces, build a net­work of part­ners to deve­lop ever more diver­si­fied pro­jects that meet the demands of inter­nal and exter­nal users and advo­cate a metho­do­logy and values at the ser­vice of his­tory, living toge­ther, citi­zen­ship.

Frontières, dif­fé­ren­ces d’échelle et spé­ci­fi­ci­tés loca­les : frag­ments d’une géo­gra­phie archi­vis­ti­que euro­péenne

 The Local Archives of Wallonia pro­ject, safe­guar­ding and mana­ge­ment of local archi­val heri­tage in French-spea­king Belgium, by François MOREAU (English ver­sion)

Since 2010, the State Archives in Belgium has pro­vi­ded iti­ne­rant archi­vists to muni­ci­pa­li­ties and other local autho­ri­ties via the Local Archives of Wallonia pro­ject. Salary and mate­rial costs are cove­red by the bene­fi­ciary. The launch of the pro­ject fol­lows fin­dings drawn up by the State Archives : unsui­ta­ble or over­loa­ded conser­va­tion pre­mi­ses, need to sort or trans­fer archi­ves to the State Archives, risk of wild des­truc­tion and loss archi­val heri­tage, muni­ci­pal staff una­vai­la­ble for these tasks, etc.
Since the major muni­ci­pal merger ope­ra­tion of 1977, their mis­sions have increa­sed. As a result, they employ a large staff and pro­duce more and more archi­ves. In Belgium, the digi­tal trans­for­ma­tion of admi­nis­tra­tion leads to chan­ges in pro­ce­du­res and rapid dema­te­ria­li­za­tion. Staff stay less long within the admi­nis­tra­tion. The trans­for­ma­tion tends to acce­le­rate.
The pro­ject is a win-win for the State Archives and local autho­ri­ties. For local autho­ri­ties, a solu­tion is pro­po­sed for the mana­ge­ment of archi­ves and for the State Archives, archi­ves increase their col­lec­tions and are imme­dia­tely open to research. More than half of Walloon muni­ci­pa­li­ties are part­ners in the pro­ject, which has six archi­vists and two sto­re­kee­pers.

 The mul­ti­tude of com­mu­nal archi­ves in Switzerland (remix), by Gilliane KERN (English ver­sion)

This update on archi­ves at muni­ci­pal level in Switzerland attempts to pro­vide a brief over­view of the cur­rent situa­tion. In Switzerland, there are as many public archi­ves at muni­ci­pal level as there are local enti­ties, which may be more or less nume­rous and varied depen­ding on the spe­ci­fic his­tory of each canton.
Despite the immen­sity of the work for archi­vists, the situa­tion seems to be impro­ving thanks to the intro­duc­tion in all can­tons of legal bases for docu­ment mana­ge­ment and access to muni­ci­pal archi­ves. If these bases can serve as a lever, it remains to convince the various part­ners to make the resour­ces avai­la­ble and to encou­rage the pro­vi­sion of pro­fes­sio­nal archi­vists in one way or ano­ther to enti­ties that lack them.
The ‘Communal Archives’ wor­king group of the Association of Swiss Archivists brings toge­ther around twenty pro­fes­sio­nal com­mu­nal archi­vists and repre­sents the inte­rests of a mul­ti­tude of archi­ves.

Varia

 Nuclear safety and archi­ves. Reflections and ele­ments of metho­do­logy based on research car­ried out at the Institute for Radiation Protection and Nuclear Safety, by Michaël MANGEON (English ver­sion)

This arti­cle looks at the use of nuclear safety archi­ves, ques­tio­ning the spe­ci­fi­ci­ties of the field for resear­chers in the huma­ni­ties and social scien­ces, and pre­sen­ting a case study car­ried out at French Institute for Radiological Protection and Nuclear Safety (IRSN). By defi­ning the oppor­tu­ni­ties and limits of such an approach, and pro­po­sing metho­do­lo­gi­cal ele­ments, this arti­cle pro­vi­des a basis for reflec­tion and best prac­ti­ces for get­ting resear­chers and archi­vists in the nuclear sector to work toge­ther.

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