La Gazette des archives

N°271 Publication

Archives en communs : commun, open data et archives

n°271

Archives numériques

Open data

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ISSN : 0016-5522
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Pour les archivistes et la communauté nationale, il ne fait aucun doute que les archives sont des biens communs. Pour autant, sont-elles des communs au sens de la théorie des communs, à savoir qu’il n’y a pas de communs sans gouvernance collective et équitable ?

Au-delà des définitions, les coordinateurs ont aussi supposé que les pratiques des communs pourraient influencer les pratiques archivistiques. En d’autres termes, en quoi les archives communautaires sont-elles révélatrices de la distance entre biens communs et communs ? Suffit-il de mettre les archives à disposition de toutes et tous, de permettre leur réutilisation en open data pour en faire des communs ? Une gouvernance des archives publiques en tant que communs est-elle envisageable ou même souhaitable ?

Open data, wikidata, archives participatives, pratiques, communautaires et cahiers citoyens illustrent la diversité des approches et réflexions pour répondre de façon stimulante à ces questions. Par les contributions d’auteurs de différents champs scientifiques et professionnels, ce numéro de La Gazette des archives explore ainsi les archives sous l’angle des communs, en saisissant ces derniers comme levier pour réexplorer les pratiques archivistiques et poser la question de leur évolution.

Ce numéro a été piloté par Céline Guyon, Maîtresse de conférences associée à l’ENSSIB, Centre Gabriel Naudé, Valérie Larroche, Maîtresse de conférences en sciences de l’information communication à L’ENSSIB, Elico, et Cyril Longin, Directeur des Archives départementales de la Vendée.

SOMMAIRE

Introduction
Céline GUYON, Valérie LARROCHE et Cyril LONGIN

Relations de la pro­fes­sion à l’open data et au commun : état de l’art
 Archives et open data : quinze ans d’évolutions et d’inte­rac­tions, par Anne-Laure DONZEL

 Les don­nées liées, Wikidata et les archi­ves : une oppor­tu­nité de contri­bu­tion aux com­muns numé­ri­ques, par Baptiste DE COULON

 Entretien croise. Les archi­ves col­la­bo­ra­ti­ves aux Archives de la Vendée : entre com­mu­nauté et commun ?, par Jean ARTARIT, Thierry HECKMANN et Cyril LONGIN

Repenser les pra­ti­ques archi­vis­ti­ques à l’aune des com­muns
 Faire des archi­ves des com­muns, un phé­no­mène récent mais dis­pa­rate, par Julien BENEDETTI

 Présences invi­si­bles : les archi­ves de com­mu­nauté au Québec, par Annaëlle WINAND

 Les deve­nirs poli­ti­ques de l’archive au prisme des com­muns, par Sylvia FREDRIKSSON

Débat. Cahiers citoyens : de l’inten­tion des com­muns à la volonté poli­ti­que
 Que faire des cahiers de doléan­ces ? Eclairer les débats sur la mise en ligne à l’aune des recher­ches aca­dé­mi­ques et citoyen­nes, par Magali DELLA SUDDA

 Les cahiers de doléan­ces 2019 : archi­ves com­mu­nes, extra­or­di­nai­res et iné­di­tes, par Marie-Anne CHABIN

 Les cahiers citoyens, des archi­ves comme les autres ?, par Agnès VATICAN

RÉSUMÉ DES ARTICLES

INTRODUCTION

Céline GUYON, Valérie LARROCHE et Cyril LONGIN

RELATIONS DE LA PROFESSION À L’OPEN DATA ET AU COMMUN : ÉTAT DE L’ART

  Archives et open data  : quinze ans d’évolutions et d’inte­rac­tions, par Anne-Laure DONZEL

En 2016, le terme « donnée » était intro­duit dans la défi­ni­tion des archi­ves à l’arti­cle L211-1 du Code du patri­moine ; archi­ves et don­nées deve­naient liées et ne pou­vaient plus s’igno­rer. La même année, la Loi pour une République numé­ri­que était pro­mul­guée, enté­ri­nant, entre autres, le prin­cipe d’ouver­ture des don­nées publi­ques en France (open data). Les archi­vis­tes se sont inté­res­sés très tôt à cette notion, les archi­ves et l’open data étant deux bran­ches du droit d’accès avec de forts enjeux sur la réu­ti­li­sa­tion des infor­ma­tions publi­ques. Au-delà du simple inté­rêt sus­cité, quel a été l’impact de l’open data dans la pra­ti­que archi­vis­ti­que fran­çaise ? Après une dizaine d’années d’expé­rien­ces, de pra­ti­ques, d’incer­ti­tu­des et aussi d’échecs, il convient de reve­nir sur les liens entre open data et archi­ves. Entre cons­tat et pros­pec­tive, cet arti­cle dres­sera un his­to­ri­que de ces liens, puis il ana­ly­sera les rai­sons de ce bilan et enfin, il pro­po­sera des pistes d’action pour le futur.

  Les don­nées liées, Wikidata et les archi­ves : une oppor­tu­nité de contri­bu­tion aux com­muns numé­ri­ques, par Baptiste DE COULON

Les archi­vis­tes explo­rent depuis plu­sieurs années le poten­tiel de la pla­te­forme par­ti­ci­pa­tive en ligne Wikidata pour donner une visi­bi­lité aux ensem­bles de docu­ments d’archi­ves qu’elles et ils conser­vent. Cet arti­cle pro­pose de faire un résumé de ces tra­vaux et d’en tirer un bilan. Wikidata est, confor­mé­ment à la phi­lo­so­phie de la Wikimedia Fondation qui la gère, un outil géné­ra­liste, ouvert à toutes et tous. Y par­ti­ci­per permet aux archi­vis­tes de dépas­ser les logi­ques ins­ti­tu­tion­nel­les pour contri­buer à la cons­ti­tu­tion d’un nou­veau commun numé­ri­que. Par ailleurs, Wikidata uti­lise le modèle des don­nées liées ouver­tes. En ce sens, son uti­li­sa­tion cons­ti­tue une très bonne intro­duc­tion à ces nou­vel­les tech­ni­ques qui sont au coeur de la récente et nou­velle norme de des­crip­tion archi­vis­ti­que Records in Contexts.

  Entretien croise. Les archi­ves col­la­bo­ra­ti­ves aux Archives de la Vendée : entre com­mu­nauté et commun ?, par Jean ARTARIT, Thierry HECKMANN et Cyril LONGIN

Les Archives dépar­te­men­ta­les de la Vendée mènent depuis plus de 15 ans une poli­ti­que col­la­bo­ra­tive iné­dite dans son enver­gure mais également dans sa gou­ver­nance. Fruit de l’ini­tia­tive d’un par­ti­cu­lier, la base de don­nées Noms de Vendée est admi­nis­trée col­lé­gia­le­ment entre le Département et des admi­nis­tra­teurs béné­vo­les. Son succès repose sur la sou­plesse et l’écoute des Archives vis-à-vis du citoyen-cher­cheur, sans cher­cher à le contrô­ler mais plutôt à l’accom­pa­gner. Plus qu’un commun, cet outil s’appa­rente davan­tage à un commun numé­ri­que dont les Archives fon­dent la légi­ti­mité.

REPENSER LES PRATIQUES ARCHIVISTIQUES À L’AUNE DES COMMUNS

  Faire des archi­ves des com­muns, un phé­no­mène récent mais dis­pa­rate, par Julien BENEDETTI

Nous sommes uti­li­sa­teurs, sou­vent quo­ti­diens, de l’ency­clo­pé­die Wikipédia ou des cartes d’OpenStreetMap, sans savoir que ceux-ci cons­ti­tuent des com­muns. La notion de com­muns est désor­mais ancienne mais le domaine du numé­ri­que lui a donné un écho plus large. C’est d’ailleurs le lien entre com­muns et open data qu’ana­ly­sent Valérie Larroche et Marie-France Peyrelong à tra­vers l’arti­cle que les coor­don­na­teurs de ce volume m’ont donné comme point de départ. L’arti­cle sera l’occa­sion d’ini­tier une réflexion sur les com­muns et les archi­ves.
Cet arti­cle ne cher­chera pas à établir si les archi­ves sont des com­muns, mais de quelle façon les archi­vis­tes doi­vent repen­ser leurs pra­ti­ques afin de fonder les archi­ves comme com­muns.
Nous com­men­ce­rons assez natu­rel­le­ment par défi­nir la nature des com­muns. Une impor­tante lit­té­ra­ture permet de défi­nir, par­fois de façons dif­fé­ren­tes, la notion de com­muns. Pour autant, nous ver­rons qu’il est pos­si­ble de déga­ger un consen­sus de cri­tè­res pour la défi­nir. Nous déve­lop­pe­rons ensuite les éléments qui lient ou éloignent la notion d’archi­ves, au sens patri­mo­nial, des com­muns. Au regard de l’arti­cle de Larroche et Peyrelong, nous pour­rons ana­ly­ser les simi­li­tu­des de l’open data et de l’archive, et en rico­chet, nous en ins­pi­rer pour une appro­che de l’archive comme com­muns. Enfin, il sera pro­posé, en conclu­sion, des pistes de ter­rains à étudier afin de confron­ter au sein de cen­tres d’archi­ves mes pre­miè­res pro­po­si­tions.

  Présences invi­si­bles : les archi­ves de com­mu­nauté au Québec, par Annaëlle WINAND

Depuis les années 2010, les archi­ves de com­mu­nauté ont pris une place crois­sante dans les réflexions archi­vis­ti­ques, sur­tout dans le monde anglo­phone. Souvent moti­vées par l’échec des ins­ti­tu­tions tra­di­tion­nel­les à repré­sen­ter fidè­le­ment toutes les his­toi­res de la société, ces ini­tia­ti­ves per­met­tent à dif­fé­ren­tes com­mu­nau­tés de docu­men­ter leur his­toire et mémoire par elles-mêmes. Elles sont également l’occa­sion pour les archi­vis­tes d’enta­mer des réflexions cri­ti­ques sur les lacu­nes dans les archi­ves, les biais archi­vis­ti­ques, ainsi que le rôle qu’iels jouent dans ces pro­ces­sus. Malgré son impor­tance, ce concept n’est tou­te­fois pas encore véri­ta­ble­ment inté­gré aux réflexions archi­vis­ti­ques domi­nan­tes au Québec fran­co­phone. Bien que plu­sieurs ini­tia­ti­ves qué­bé­coi­ses pour­raient être iden­ti­fiées comme archi­ves de com­mu­nauté, elles res­tent sou­vent absen­tes des réflexions dis­ci­pli­nai­res. Cette invi­si­bi­lité par­ti­cipe d’une méconnais­sance plus large du pay­sage archi­vis­ti­que qué­bé­cois, en ce qui concerne les archi­ves autres que publi­ques. Représentant selon une esti­ma­tion plus de 90 % des cen­tres et des ser­vi­ces d’archi­ves de la pro­vince, celles-ci res­tent tou­te­fois peu étudiées et défi­nies. À partir de ces déca­la­ges entre dif­fé­ren­tes réa­li­tés archi­vis­ti­ques, cet arti­cle sou­lève la ques­tion de la défi­ni­tion des archi­ves de com­mu­nauté tout autant qu’il invite à une explo­ra­tion du pay­sage archi­vis­ti­que qué­bé­cois à tra­vers divers exem­ples.

  Les deve­nirs poli­ti­ques de l’archive au prisme des com­muns, par Sylvia FREDRIKSSON

Entre jan­vier et mars 2019, après deux mois de crise sociale, d’occu­pa­tion des ronds-points et de pro­tes­ta­tion dans toute la France, plus d’un mil­lion de fran­çais par­ti­ci­pent aux cahiers de doléan­ces en rédi­geant idées et reven­di­ca­tions. Alors que les Archives, en tant qu’Institution, sont dépo­si­tai­res de ce « trésor natio­nal », de nom­breux col­lec­tifs en appel­lent à s’orga­ni­ser pour faire de ces res­sour­ces le socle de pro­ces­sus démo­cra­ti­ques et d’un agenda poli­ti­que à cons­truire col­lec­ti­ve­ment.
Dans ce contexte, cet arti­cle pro­pose d’envi­sa­ger les doléan­ces en tant que « commun démo­cra­ti­que ». D’une part, les doléan­ces peu­vent être pen­sées en tant que bien commun, c’est-à-dire en tant que res­sour­ces admi­nis­trées col­lec­ti­ve­ment du point de vue de leur acces­si­bi­lité, ainsi que le réclame les ini­tia­teurs de l’Appel de Guise. D’autre part, il s’agit de consi­dé­rer comme des com­muns les espa­ces d’expé­ri­men­ta­tion poli­ti­que qui peu­vent se former « en pra­ti­ques » autour de ces res­sour­ces.
Partant de cette hypo­thèse, cet arti­cle montre dans un pre­mier temps les trans­for­ma­tions à l’oeuvre des pra­ti­ques archi­vis­ti­ques, et la manière dont celles-ci jouent un rôle de plus en plus essen­tiel dans nos socié­tés en tant que pra­ti­ques socia­les. Dans un second temps, cet arti­cle tente de mon­trer le conti­nuum entre ces pra­ti­ques et la culture des com­muns qui se réac­ti­vent en France depuis le prix Nobel d’Elinor Ostrom en 2009.
En dres­sant ce conti­nuum, l’autrice pose le pos­tu­lat que des formes de par­te­na­riats public­com­muns pour­raient émerger dans ce moment poli­ti­que que cons­ti­tuent les doléan­ces. Elle intro­duit la pos­si­bi­lité que les Archives puis­sent deve­nir des lieux d’émergence de praxis ins­ti­tuan­tes et ter­ri­to­ria­li­sées par la réac­ti­va­tion de pro­ces­sus démo­cra­ti­ques admi­nis­trés en com­muns.

DÉBAT. CAHIERS CITOYENS : DE L’INTENTION DES COMMUNS À LA VOLONTÉ POLITIQUE

  Que faire des cahiers de doléan­ces ? Eclairer les débats sur la mise en ligne à l’aune des recher­ches aca­dé­mi­ques et citoyen­nes, par Magali DELLA SUDDA

En juin 2024, une réso­lu­tion trans­par­ti­sane est dépo­sée à l’Assemblée natio­nale pour faci­li­ter la publi­ca­tion en ligne et en OpenAccess des « Cahiers de doléan­ces ». Ces termes recou­vrent dif­fé­rents types de regis­tres : les « cahiers de doléan­ces des ronds-points » ouverts dans les lieux d’action des Gilets jaunes pour rendre intel­li­gi­bles les deman­des ; les regis­tres ouverts dans les Mairies lors de l’opé­ra­tion « Mairie ouverte » en décem­bre 2018 ; enfin les « Cahiers citoyens et d’expres­sion libre » inté­grés dans le dis­po­si­tif du « Grand débat natio­nal » entre jan­vier et février 2019. Le Chef de l’Etat avait promis un accès en ligne à ces contri­bu­tions. L’arti­cle exa­mine la manière dont la publi­cité des contri­bu­tions a été portée dans le débat public, il rend compte des réa­li­tés juri­di­ques et tech­ni­ques qui enca­drent la com­mu­ni­ca­tion et montre l’inté­rêt de ces docu­ments pour la recher­che et la vie démo­cra­ti­que. Il conclut sur la per­ti­nence d’une consul­ta­tion des dif­fé­rents Cahiers de doléan­ces aux Archives dépar­te­men­ta­les.

  Les cahiers de doléan­ces 2019 : archi­ves com­mu­nes, extra­or­di­nai­res et iné­di­tes, par Marie-Anne CHABIN

Les cahiers de doléan­ces / citoyens pro­duits dans le contexte du mou­ve­ment des Gilets jaunes et du grand débat natio­nal (fin 2018-début 2019) sont des archi­ves publi­ques « nor­ma­les » au sens de la défi­ni­tion légale des archi­ves : des docu­ments adres­sés au gou­ver­ne­ment (mis­sion du grand débat) et accueillis aux archi­ves dépar­te­men­ta­les via un ver­se­ment pré­fec­to­ral, comme tant d’autres archi­ves. Le corpus (près de 20 000 cahiers) par­tage donc les carac­té­ris­ti­ques d’autres traces écrites de l’expres­sion popu­laire mais pos­sède aussi son ori­gi­na­lité archi­vis­ti­que.
Avec plus de 200 000 contri­bu­tions, les cahiers for­ment une pho­to­gra­phie de la France au début de l’année 2019, source incom­pa­ra­ble pour l’étude du mou­ve­ment social et bien au-delà. Le point noir est l’acces­si­bi­lité aux cahiers, en ori­gi­nal aux archi­ves dépar­te­men­ta­les (avec de nom­breu­ses res­tric­tions en raison de la pro­tec­tion des don­nées per­son­nel­les), ou sous forme de fichiers numé­ri­ques via déro­ga­tion aux Archives natio­na­les, et ce malgré la pro­messe gou­ver­ne­men­tale de les mettre en ligne. Cet état de fait est dénoncé par de plus en plus d’élus, de cher­cheurs et d’acteurs de l’époque, pla­çant les archi­vis­tes face à une demande sociale d’accès à des archi­ves récen­tes non satis­faite…

  Les cahiers citoyens, des archi­ves comme les autres ?, par Agnès VATICAN

La col­lecte, au prin­temps 2019, des cahiers citoyens pro­duits dans le cadre du mou­ve­ment social des Gilets jaunes, pré­sente de nom­breu­ses par­ti­cu­la­ri­tés, dans sa mise en oeuvre pré­coce, et pour les recher­ches ori­gi­na­les et l’inté­rêt média­ti­que qu’ils sus­ci­tent depuis lors. Leur conser­va­tion et sur­tout leur mise à dis­po­si­tion du public vien­nent ainsi inter­ro­ger le rôle social des archi­vis­tes et des archi­ves, qua­si­ment absent du débat public.

SUMMARY OF ARTICLES

INTRODUCTION

Céline GUYON, Valérie LARROCHE et Cyril LONGIN

RELATIONS DE LA PROFESSION À L’OPEN DATA ET AU COMMUN : ÉTAT DE L’ART

  Archives and open data : fif­teen years of deve­lop­ments and inte­rac­tions (English ver­sion)

In 2016, the term data was intro­du­ced into the French juri­di­cal defi­ni­tion of archi­ves, archi­ves and data were linked and could no longer be igno­red. The same year, France pro­mul­ga­ted a law for digi­tal, which include, among other things, the prin­ci­ple of open data by default. French archi­vists were invol­ved in this concept, mainly with the right of access and major impli­ca­tions for the re-use of public infor­ma­tion. What has been the impact of open data on French archi­val theory ? After a decade of expe­ri­ments, prac­ti­ces, dif­fi­culties and fai­lu­res, we need to look again at the links bet­ween open data and archi­ves. This arti­cle embra­ces the his­tory of these links, ana­ly­zes the rea­sons for this assess­ment and, finally, sug­gests pos­si­ble cour­ses of action for the future.

  Linked data, Wikidata and archi­ves : situa­tion update (English ver­sion)

For seve­ral years now, archi­vists have been explo­ring the poten­tial of the par­ti­ci­pa­tory online plat­form Wikidata to give visi­bi­lity to the col­lec­tions of archi­val docu­ments they pre­serve. This arti­cle sum­ma­ri­zes and asses­ses this work. In kee­ping with the phi­lo­so­phy of the Wikimedia Foundation, which mana­ges it, Wikidata is a gene­ra­list tool, open to all. Participating in it ena­bles archi­vists to go beyond ins­ti­tu­tio­nal logics and contri­bute to the crea­tion of a new digi­tal com­mons. Wikidata also uses the open linked data model. In this sense, its use is an excel­lent intro­duc­tion to the new tech­ni­ques at the heart of the recent Records in Contexts stan­dard for archi­val des­crip­tion.

  Collaborative archi­ves at the Archives de la Vendée. Between com­mu­nity and common ? (English ver­sion)

For over 15 years, the Archives dépar­te­men­ta­les de la Vendée has been pur­suing a col­la­bo­ra­tive policy that is unpre­ce­den­ted in its scope, but also in its gover­nance. The result of a pri­vate ini­tia­tive, the Noms de Vendée data­base is admi­nis­te­red col­le­gially by the Département and volun­teer admi­nis­tra­tors. Its suc­cess is based on the flexi­bi­lity and atten­ti­ve­ness of the Archives towards the citi­zen-resear­cher, without see­king to control him but rather to accom­pany him. More than a common resource, this tool is more akin to a digi­tal com­mons, whose legi­ti­macy is foun­ded on the Archives.

REPENSER LES PRATIQUES ARCHIVISTIQUES À L’AUNE DES COMMUNS

  Making archi­ves of the com­mons (English ver­sion)

Many of us are eve­ry­day users of the Wikipedia ency­clo­pae­dia or OpenStreetMap maps, without kno­wing that these are com­mons. The notion of the com­mons is an old one, but the digi­tal age has given it a much broa­der mea­ning. It is the link bet­ween the com­mons and open data that Valérie Larroche and Marie-France Peyrelong ana­lyse in the arti­cle that the coor­di­na­tors of this volume have given me as a star­ting point. The arti­cle will pro­vide an oppor­tu­nity to start thin­king about the com­mons and archi­ves.
This arti­cle will not seek to esta­blish whe­ther archi­ves are com­mons, but how archi­vists should rethink their prac­ti­ces in order to esta­blish archi­ves as com­mons.
We will begin quite natu­rally by defi­ning the nature of the com­mons. A large body of lite­ra­ture defi­nes the notion of the com­mons, some­ti­mes in dif­fe­rent ways. However, we will see that it is pos­si­ble to iden­tify a consen­sus of cri­te­ria for defi­ning the com­mons. We will then deve­lop the ele­ments that link or dis­tance the notion of archi­ves, in the heri­tage sense, from the com­mons. In the light of Larroche and Peyrelong’s arti­cle, we will be able to ana­lyse the simi­la­ri­ties bet­ween open data and the archive, and in turn draw ins­pi­ra­tion from them for an approach to the archive as com­mons. Finally, in conclu­sion, we will sug­gest pos­si­ble areas for study, so that we can test our ini­tial pro­po­sals in archive cen­tres.

  Invisible pre­sen­ces : com­mu­nity archi­ves in Quebec (English ver­sion)

Since the 2010s, com­mu­nity archi­ves have become an increa­sin­gly impor­tant part of archi­val thin­king, espe­cially in the English-spea­king world. Often moti­va­ted by the fai­lure of tra­di­tio­nal ins­ti­tu­tions to accu­ra­tely repre­sent all of society’s his­to­ries, these ini­tia­ti­ves enable com­mu­ni­ties to docu­ment their own his­tory and memory. They are also an oppor­tu­nity for archi­vists to reflect cri­ti­cally on gaps in the archi­ves, archi­val biases, and the role they play in these pro­ces­ses. Despite its impor­tance, howe­ver, the concept has yet to be fully inte­gra­ted into mains­tream archi­val theory in French-spea­king Quebec. Although many ini­tia­ti­ves in Quebec could be iden­ti­fied as com­mu­nity archi­ves, they often remain absent from dis­ci­pli­nary thin­king. This invi­si­bi­lity is part of a broa­der misun­ders­tan­ding of the Quebec archi­val land­scape when it comes to non-public archi­ves. According to one esti­mate, they account for over 90% of the pro­vince’s archi­val cen­ters and ser­vi­ces, yet they remain little stu­died or defi­ned. Based on these dis­cre­pan­cies bet­ween dif­fe­rent archi­val rea­li­ties, this arti­cle raises the ques­tion of defi­ning com­mu­nity archi­ves, as well as invi­ting us to explore the Quebec archi­val land­scape through various exam­ples.

  The poli­ti­cal future of archi­ves through the prism of the com­mons (English ver­sion)

Between January and March 2019, after two months of social crisis, occu­pa­tion and pro­tests throu­ghout France, more than a mil­lion French people par­ti­ci­pa­ted in « the regis­ters of grie­van­ces » by wri­ting down ideas and demands. While the Archives, as an Institution, are depo­si­to­ries of this « natio­nal trea­sure », many col­lec­ti­ves are cal­ling on orga­ni­za­tions to make these resour­ces the basis of demo­cra­tic pro­ces­ses and a poli­ti­cal agenda to be built col­lec­ti­vely. In this context, this arti­cle pro­po­ses to consi­der grie­van­ces as a « demo­cra­tic common ». On the one hand, grie­van­ces can be thought of as a common good, that is to say as resour­ces admi­nis­te­red col­lec­ti­vely from the point of view of their acces­si­bi­lity, as the « Appel de Guise » 128 (Guise Appeal) calls for. On the other hand, it is a ques­tion of consi­de­ring as com­mons the spaces of poli­ti­cal expe­ri­men­ta­tion which can be formed “in prac­tice” around these resour­ces. Based on this hypo­the­sis, this arti­cle first shows the trans­for­ma­tions taking place in archi­val prac­ti­ces, and the way in which they play an increa­sin­gly essen­tial role in our socie­ties as social prac­ti­ces. Secondly, this arti­cle attempts to show the conti­nuum bet­ween these prac­ti­ces and the culture of the com­mons which has been reac­ti­va­ted in France since Elinor Ostrom’s Nobel Prize in 2009.
By esta­bli­shing this conti­nuum, the author pos­tu­la­tes that forms of public-common part­ner­ships could emerge through the poli­ti­cal moment that the grie­van­ces cons­ti­tute. She intro­du­ces the pos­si­bi­lity that Archives could become places of emer­gence of ins­ti­tu­ting and ter­ri­to­ria­li­zed praxis through the reac­ti­va­tion of demo­cra­tic pro­ces­ses admi­nis­te­red in common.

  What to do with the cahiers des doléan­ces ? Shedding light on deba­tes on put­ting online in the light of aca­de­mic and citi­zen research (English ver­sion)

In June 2024, a trans­par­ti­san reso­lu­tion was tabled at the National Assembly to faci­li­tate the online and OpenAccess publi­ca­tion of « Cahiers de doléan­ces », a set of regis­ters of claims opened from November 2018 during the Yellow Vests until Marche 2019. These terms cover dif­fe­rent types of regis­ters : the « cahiers de doléan­ces des rond-points » opened at Gilets jaunes action sites to make demands intel­li­gi­ble ; the regis­ters opened in town halls during the « Mairie ouverte » ope­ra­tion in December 2018 ; and finally the « Cahiers citoyens et d’expres­sion libre » inte­gra­ted into the « Grand débat natio­nal » bet­ween January and February 2019. The Head of State had pro­mi­sed online access to these contri­bu­tions. The arti­cle exa­mi­nes the way in which the publi­city of contri­bu­tions was brought into the public debate, reports on the legal and tech­ni­cal rea­li­ties that frame com­mu­ni­ca­tion, and shows the inte­rest of these docu­ments for research and demo­cra­tic life. It conclu­des with the rele­vance of consul­ting the various Cahiers de doléan­ces at the Archives dépar­te­men­ta­les.

  2019 “note­books of grie­van­ces” : ordi­nary and extra­or­di­nary records, yet unpu­bli­shed (English ver­sion)

The citi­zen note­books, com­monly refer­red to as « note­books of grie­van­ces”, pro­du­ced in the context of the “Yellow Vests” move­ment and the Great National Debate (late 2018-early 2019), are “ordi­nary” public records accor­ding to the French legal defi­ni­tion of records/archi­ves, i.e. docu­ments addres­sed to the govern­ment (Great Debate Mission) then trans­fer­red to the local archi­ves by local autho­ri­ties, as so many other records. The corpus (almost 20,000 note­books) shares the cha­rac­te­ris­tics of other records writ­ten by the people, but also has its own archi­val ori­gi­na­lity.
With over 200,000 contri­bu­tions, the note­books pro­vide a snap­shot of France at the start of 2019, an incom­pa­ra­ble source for stu­dying the social move­ment and beyond. The black spot is the acces­si­bi­lity of the note­books, in their ori­gi­nal form at the Departmental Archives (with nume­rous res­tric­tions due to the pro­tec­tion of per­so­nal data) and in the form of digi­tal files at the National Archives with spe­cial autho­ri­za­tion, this des­pite the govern­ment’s pro­mise to make them avai­la­ble online. This point is under­li­ned by an increa­sing number of elec­ted repre­sen­ta­ti­ves, resear­chers and citi­zens, confron­ting archi­vists with an unmet social request for access to records.

  Citizen note­books, archi­ves like any other ? Reflections through the prism of the Archives dépar­te­men­ta­les de la Gironde (English ver­sion)

The col­lec­tion, in the spring of 2019, of the « cahiers citoyens » pro­du­ced as part of the social move­ment of the Yellow Vests, has many par­ti­cu­la­ri­ties, in its early imple­men­ta­tion, and for the ori­gi­nal research and media inte­rest it has arou­sed since then. Their conser­va­tion and espe­cially their avai­la­bi­lity to the public thus ques­tion the social role of archi­vists and archi­ves, which is almost absent from the public debate.

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