La Gazette des archives

Varia – Volume I et II

n°269 et n° 270

Archives numériques

Valorisation des archives

Information légales :

ISSN : 0016-5522
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Ce double numéro varia amorce cette évolution et treize belles contributions reflètent la diversité des pratiques et questionnements de la profession et la richesse de la recherche archivistique, en interrogeant tout d’abord les archives en contexte de production. Élise Dufeu analyse le rapport émotionnel des personnes migrantes à leurs archives. Siham Alaoui s’intéresse quant à elle à la transformation numérique du gouvernement du Canada en se focalisant sur le rôle des gestionnaires de l’information. La dimension numérique est aussi explorée à travers la relation aux producteurs par Éric Montat, Françoise Cayre et Laurent Pons qui retracent le travail interdisciplinaire de sensibilisation aux données numériques dans le Tarn. Romain Joulia, Carine Perier-Lebon et Coraline Rey d’une part, et Maëva Le Gall d’autre part évoquent l’archivage des boîtes de messagerie électronique, les premiers à travers une action de ménage numérique portée par le département, la seconde à propos de l’expérience d’évaluation des messageries du Centre de la crise sanitaire du Covid-19. Enfin, Iris Schaal interroge les opportunités et les problématiques posées par le Building Information Modeling (BIM) dans l’archivage de la construction.

La question de l’identité professionnelle des archivistes et des convergences avec d’autres professions irrigue également ce numéro. Alexis Hamelin brosse un portrait de l’archiviste en service d’archives diocésain dans un contexte de professionnalisation. Yolaine Coutentin affirme le changement de posture et de pratiques qu’impliquent les droits culturels. Marie Stahl montre enfin comment le positionnement de l’archiviste en tant que référent science ouverte permet de réinterroger les pratiques archivistiques.

Ce numéro présente également de riches réflexions sur les formes de valorisation des archives. Camille Viala aborde la méthode et les enjeux liés au traitement d’un fonds photographique à partir des archives du photographe quercynois Paul Faur. Emmanuel Laot analyse la transformation des services éducatifs avec le dispositif de l’éducation artistique et culturelle (EAC). Camille Forget interroge la temporalité des archives numériques dans les expositions virtuelles. Enfin, Odile Welfelé se penche sur la représentation des archives des dictatures dans deux romans policiers.

Ces numéros ont été pilotés par Magalie Moysan, rédactrice en chef de La Gazette des archives.

SOMMAIRE

VOLUME I

Éditorial
 La Gazette des archi­ves évolue, Magalie MOYSAN

Archives en contexte de pro­duc­tion
 La rela­tion des per­son­nes migran­tes à leurs archi­ves per­son­nel­les, par Élise DUFEU

 La trans­for­ma­tion numé­ri­que gou­ver­ne­men­tale : Quels rôles pour l’archi­viste ?, par Siham ALAOUI

 Sensibiliser à la donnée numé­ri­que dans un ter­ri­toire. Un retour d’expé­rience dans le dépar­te­ment du Tarn, par Éric MONTAT, Françoise CAYRE, Laurent PONS

 Le net­toyage des boîtes mails : retours sur une action fédé­ra­trice à haute visi­bi­lité dans le dépar­te­ment du Var, entre numé­ri­que res­pon­sa­ble et archi­vage électronique, par Romain JOULIA, Carine PERIER-LEBON et Coraline REY

 L’évaluation des mes­sa­ge­ries électroniques du Centre de crise sani­taire du Covid-19, par Maëva LE GALL

 Archiver la cons­truc­tion : inté­rêt et du Building Information Modeling (BIM), Iris SCHAAL

VOLUME II

Identités et conver­gen­ces pro­fes­sion­nel­les
 La pro­fes­sion­na­li­sa­tion des ser­vi­ces d’archi­ves dio­cé­sains, un phé­no­mène récent et dis­pa­rate, par Alexis Hamelin

 L’archi­viste et les droits cultu­rels, une alliance d’évidence, par Yolaine COUTENTIN

 Données de la recher­che : conci­lier prin­ci­pes archi­vis­ti­ques et enjeux de la science ouverte, par Marie STAHL

Formes de valo­ri­sa­tion d’archi­ves
 De la (re)décou­verte à la valo­ri­sa­tion d’un gise­ment pho­to­gra­phi­que du XIXe siècle : Paul Faur (1857-1908), pho­to­gra­phe quer­cy­nois, par Camille Viala Rouy

 Les ser­vi­ces éducatifs des archi­ves au rendez-vous de l’Éducation artis­ti­que et cultu­relle (EAC), par Emmanuel LAOT

 Expériences tem­po­rel­les à l’ère des expo­si­tions vir­tuel­les d’archi­ves, par Camille Forget

 De Lima à Berlin. Les archi­ves des dic­ta­tu­res au prisme du roman poli­cier, par Odile WELFELÉ

RÉSUMÉS DES ARTICLES – VOLUME I

ÉDITORIAL

 La Gazette des archi­ves évolue, Magalie MOYSAN

ARCHIVES EN CONTEXTE DE PRODUCTION

 La rela­tion des per­son­nes migran­tes à leurs archi­ves per­son­nel­les, par Élise DUFEU

À l’heure où l’immi­gra­tion fait l’objet de nom­breux débats dans l’espace public, quel­les sont les traces lais­sées par ces per­son­nes venues s’établir en France ? Sous l’angle de la valo­ri­sa­tion de l’his­toire de l’immi­gra­tion se des­sine une grande diver­sité d’actions mais aussi d’acteurs, et ce, sur tout le ter­ri­toire natio­nal. Cohabitent alors des pro­jets locaux nés d’ini­tia­ti­ves iso­lées et d’autres décou­lant d’ini­tia­ti­ves régio­na­les voire natio­na­les. Pour mieux com­pren­dre ces pro­jets de par­tage d’une mémoire col­lec­tive, il est néces­saire de s’inté­res­ser à la mémoire indi­vi­duelle. Nous avons réa­lisé une enquête orale auprès de douze témoins ori­gi­nai­res de dix pays dif­fé­rents et qui ont émigré dans le Maine-et-Loire entre les années 1970 et 2020. La plu­part des per­son­nes ayant accepté de témoi­gner sont enga­gées dans des pro­ces­sus de reconnais­sance des droits des immi­grés et/ou de leur his­toire. Il y a donc chez cer­tains d’entre eux une dimen­sion reven­di­ca­tive qui les a amenés à accep­ter de se confier. Aussi, à l’échelon indi­vi­duel, un cli­vage se des­sine entre les témoins sur la ques­tion de leur rap­port à leurs archi­ves et ce qu’ils ont pu emme­ner avec eux en fonc­tion des motifs de la migra­tion. Par ailleurs, au fil des entre­tiens, on cons­tate que la ques­tion des archi­ves man­quan­tes, lais­sées der­rière soi, détrui­tes, confis­quées ou per­dues, est cen­trale. Leur absence crée un manque chez leur pro­prié­taire. Enfin, d’autres archi­ves, pour­tant empor­tées lors de la migra­tion, sem­blent invi­si­bles dans l’espace domes­ti­que, ran­gées – on pour­rait dire refou­lées – car trop dou­lou­reu­ses pour leur pro­prié­taire. Cette recher­che témoi­gne de la diver­sité des actions de mise en valeur des archi­ves de l’immi­gra­tion. Cela va de pair avec la volonté de reconnais­sance de l’his­toire des immi­grés dési­rée par eux-mêmes mais aussi par leurs des­cen­dants.

 La trans­for­ma­tion numé­ri­que gou­ver­ne­men­tale : Quels rôles pour l’archi­viste ?, par Siham ALAOUI

De nos jours, les orga­ni­sa­tions gou­ver­ne­men­ta­les tirent profit des tech­no­lo­gies de l’infor­ma­tion pour sou­te­nir la ges­tion de l’infor­ma­tion docu­men­taire à des fins d’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de la pres­ta­tion des ser­vi­ces publics et d’opti­mi­sa­tion de la com­mu­ni­ca­tion avec le public. Le numé­ri­que se veut ainsi un moyen mis à profit pour réin­ven­ter de la rela­tion citoyenne à l’État, et ce, par le déploie­ment de plu­sieurs stra­té­gies à cette fin. Parmi celles-ci, on note le déploie­ment des pla­te­for­mes du gou­ver­ne­ment en ligne, du gou­ver­ne­ment ouvert et des don­nées gou­ver­ne­men­ta­les ouver­tes. Cette contri­bu­tion se pro­pose d’abor­der les mani­fes­ta­tions de ces stra­té­gies dans le contexte gou­ver­ne­men­tal cana­dien. Chacune de celles-ci pré­fi­gure des logi­ques dif­fé­ren­tes de ges­tion de l’infor­ma­tion et engen­dre des enjeux qui sont à pal­lier par les archi­vis­tes, notam­ment en mobi­li­sant le poten­tiel de l’intel­li­gence arti­fi­cielle dans une telle opti­que.

 Sensibiliser à la donnée numé­ri­que dans un ter­ri­toire. Un retour d’expé­rience dans le dépar­te­ment du Tarn, par Éric MONTAT, Françoise CAYRE, Laurent PONS

Les don­nées numé­ri­ques, en cons­tante aug­men­ta­tion, cons­ti­tuent un défi et un sujet majeur et struc­tu­rant pour toutes les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­ria­les. Les Archives dépar­te­men­ta­les du Tarn se sont empa­rées du sujet selon deux moda­li­tés : enca­drer les don­nées pro­dui­tes ou sein de la col­lec­ti­vité dépar­te­men­tale et enca­drer les don­nées des com­mu­nes et des EPCI.
La sen­si­bi­li­sa­tion aux don­nées numé­ri­ques au sein des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­ria­les loca­les a conduit à la créa­tion d’un Comité d’experts de la donnée du Tarn, issu du réseau des archi­vis­tes com­mu­naux et inter­com­mu­naux du Tarn. Ce groupe de tra­vail, réso­lu­ment inter­dis­ci­pli­naire (archi­vis­tes, DSI et DPO), s’est donné pour mis­sion de réflé­chir à la gou­ver­nance de la donnée et de créer et de pro­po­ser des réfé­ren­tiels qui ont été pré­sen­tés lors d’une jour­née d’études.
Cette mani­fes­ta­tion dédiée à la gou­ver­nance de la donnée a impulsé un tra­vail inter­dis­ci­pli­naire (archi­viste, DSI, DPO). Cette col­la­bo­ra­tion entre plu­sieurs acteurs, aux com­pé­ten­ces spé­ci­fi­ques et com­plé­men­tai­res, a été une expé­rience enri­chis­sante pour tous. Elle a permis de ren­for­cer le métier de l’archi­viste au sein de sa col­lec­ti­vité et de lui rendre sa place.

 Le net­toyage des boîtes mails : retours sur une action fédé­ra­trice à haute visi­bi­lité dans le dépar­te­ment du Var, entre numé­ri­que res­pon­sa­ble et archi­vage électronique, par Romain JOULIA, Carine PERIER-LEBON et Coraline REY

Dans le cadre de la semaine euro­péenne du déve­lop­pe­ment dura­ble, le Département du Var a orga­nisé, du 18 au 22 sep­tem­bre 2023, une semaine consa­crée au déve­lop­pe­ment dura­ble, avec plu­sieurs actions à la clef : écogestes, chasse aux bou­teilles en plas­ti­que, ren­contres entre vélo­taf­feurs, jeux for­ma­tifs, recy­clage de maté­riels scé­no­gra­phi­que, etc.
Au cœur de cette ini­tia­tive, une action « coup de poing » a été choi­sie : le net­toyage des boîtes mail, projet qui a été l’occa­sion de faire col­la­bo­rer plu­sieurs direc­tions et ser­vi­ces entre eux.
Cet arti­cle permet de repla­cer cette action de net­toyage numé­ri­que dans le contexte de trois poli­ti­ques de plus grande enver­gure :
● la poli­ti­que Naturellement Var, orga­ni­sée autour d’axes stra­té­gi­ques rela­tifs au déve­lop­pe­ment dura­ble ;
● la poli­ti­que d’archi­vage de la col­lec­ti­vité, conduite depuis 2021, comme une décli­nai­son du projet scien­ti­fi­que, cultu­rel et éducatif ;
● la poli­ti­que de stra­té­gie numé­ri­que et d’accom­pa­gne­ment des usages.
Sont abor­dés le projet col­la­bo­ra­tif et trans­ver­sal, les métho­des de tra­vail mises en œuvre, les dis­po­si­tifs et outils réa­li­sés (webi­nai­res, « cafés net’toyage », fiches-outils, tuto­riels, centre de res­sour­ces), ainsi que le suivi de cette action par­ti­cu­lière (tra­vail avec un groupe repré­sen­ta­tif de 50 volon­tai­res de juin à décem­bre 2023), qui permet de repla­cer cette ini­tia­tive sur le temps long, et de capi­ta­li­ser sur cette action fédé­ra­trice, dont le succès a été una­ni­me­ment cons­taté.

 L’évaluation des mes­sa­ge­ries électroniques du Centre de crise sani­taire du Covid-19, par Maëva LE GALL

Le bureau des archi­ves des minis­tè­res sociaux a col­lecté les mes­sa­ge­ries électroniques des agents ayant par­ti­cipé au centre de crise sani­taire dédié à la ges­tion et à la réso­lu­tion de l’épidémie de Covid-19. Face aux dif­fi­cultés de res­ti­tu­tion des don­nées ren­contrées lors des deman­des de consul­ta­tion, un projet de réé­va­lua­tion et de tri de ces der­niè­res a été mené. Le réco­le­ment sys­té­ma­ti­que du corpus a mis en évidence une série de mes­sa­ge­ries électroniques éliminables selon des cri­tè­res d’exploi­ta­bi­lité. Cette étape s’est heur­tée à des dif­fi­cultés tech­ni­ques en raison de l’absence d’outils dédiés au trai­te­ment et à la visua­li­sa­tion des don­nées issues des mes­sa­ge­ries électroniques. Ce fonds d’archi­ves est syn­thé­tisé dans un tableur liant le plan de clas­se­ment et l’ins­tru­ment de recher­che. Celui-ci offre une lec­ture à plu­sieurs niveaux du ser­vice pro­duc­teur, par pôles, mis­sions, acti­vi­tés et mes­sa­ge­ries indi­vi­duel­les. Le tri et l’évaluation sont à pour­sui­vre afin de ne garder que les infor­ma­tions pré­sen­tant un inté­rêt pour une conser­va­tion défi­ni­tive. Ainsi, ce projet montre qu’une poli­ti­que de col­lecte englo­bant, dans la mesure du pos­si­ble, toutes les archi­ves pro­dui­tes par le CCS, est adap­tée à ses carac­té­ris­ti­ques d’exis­tence iné­di­tes et par­ti­cu­liè­res, mais néces­site un impor­tant tra­vail de reprise de don­nées et de contex­tua­li­sa­tion de ce der­nier.

 Archiver la cons­truc­tion : inté­rêt et du Building Information Modeling (BIM), Iris SCHAAL

L’émergence du Building Information Modeling (BIM) a pro­fon­dé­ment remo­delé le sec­teur de la cons­truc­tion en France ces der­niè­res années. Cette méthode qui intè­gre des tech­no­lo­gies numé­ri­ques avan­cées pour la concep­tion, la ges­tion et la main­te­nance des bâti­ments, a été lar­ge­ment adop­tée, sti­mu­lée par des poli­ti­ques gou­ver­ne­men­ta­les et une demande crois­sante en per­for­man­ces et en réduc­tion des coûts. La docu­men­ta­tion géné­rée par le BIM, spé­ci­fi­que à ce domaine, néces­site des outils de Conception Assistée par Ordinateur (CAO) et une col­la­bo­ra­tion étroite entre dif­fé­rents acteurs. Cependant, l’archi­vage de ces don­nées pré­sente des défis uni­ques, notam­ment en ce qui concerne la ges­tion des for­mats, des pro­ces­sus col­la­bo­ra­tifs et des aspects juri­di­ques.
L’archi­vage des docu­ments BIM impli­que non seu­le­ment la conser­va­tion des maquet­tes 3D, mais aussi des docu­ments contex­tuels essen­tiels à la com­pré­hen­sion et à la ges­tion des pro­jets. Les exi­gen­ces d’archi­vage doi­vent être défi­nies en fonc­tion des carac­té­ris­ti­ques des objets numé­ri­ques, des contrain­tes juri­di­ques et des besoins des uti­li­sa­teurs finaux. L’uti­li­sa­tion de normes telles que l’ISO 19650 guide la modé­li­sa­tion des don­nées et la ges­tion de l’infor­ma­tion tout au long du cycle de vie des pro­jets, mais laisse encore des ques­tions en sus­pens concer­nant le pro­ces­sus et les objec­tifs de l’archi­vage.
Le choix du format d’archi­vage, en par­ti­cu­lier pour les maquet­tes 3D, est cru­cial pour assu­rer la péren­nité des don­nées. Bien que le format IFC soit lar­ge­ment reconnu, son uti­li­sa­tion exclu­sive peut pré­sen­ter des limi­ta­tions pour la ges­tion dyna­mi­que des pro­jets BIM. Une appro­che mixte, com­bi­nant des for­mats ouverts et pro­prié­tai­res, semble être la plus adap­tée pour répon­dre aux besoins d’archi­vage et d’exploi­ta­tion à long terme.
L’Environnement de Données Commun (EDC) joue un rôle cen­tral dans la struc­tu­ra­tion docu­men­taire du BIM, en per­met­tant la col­lecte, la ges­tion et le par­tage sécu­risé des don­nées tout au long du projet. Cependant, la tran­si­tion des don­nées de l’EDC vers un Système d’Archivage Électronique (SAE) néces­site une pla­ni­fi­ca­tion minu­tieuse pour garan­tir la conser­va­tion et la dis­po­ni­bi­lité conti­nues des infor­ma­tions.

RÉSUMÉS DES ARTICLES – VOLUME II

IDENTITÉS ET CONVERGENCES PROFESSIONNELLES

 La pro­fes­sion­na­li­sa­tion des ser­vi­ces d’archi­ves dio­cé­sains, un phé­no­mène récent et dis­pa­rate, par Alexis Hamelin

Deux enquê­tes menées par l’Association des archi­vis­tes de l’Église de France et l’Association des étudiants et diplô­més en archi­vis­ti­que d’Angers se sont inté­res­sées, à deux décen­nies d’inter­valle, au profil de l’archi­viste dio­cé­sain et aux condi­tions maté­riel­les de l’exer­cice de leur fonc­tion. La com­pa­rai­son de leurs résul­tats permet de pré­sen­ter les rai­sons qui expli­quent pour­quoi la géné­ra­tion des prê­tres archi­vis­tes, sou­vent à ce poste dans les années 1990, est aujourd’hui rem­pla­cée par celle d’archi­vis­tes laïcs et pro­fes­sion­nels. Si la baisse des voca­tions et le recours à l’emploi de laïcs au sein des asso­cia­tions dio­cé­sai­nes l’expli­quent en partie, c’est aussi et sur­tout un besoin de pro­fes­sion­na­li­sa­tion qui motive ce renou­vel­le­ment. La reconnais­sance de véri­ta­bles savoir-faire et com­pé­ten­ces à ces nou­veaux archi­vis­tes témoi­gne d’ailleurs de l’impor­tance que joue, dans leur recru­te­ment, l’obten­tion d’un diplôme en archi­vis­ti­que en for­ma­tion ini­tiale. Cet arti­cle met néan­moins en évidence que cette pro­fes­sion­na­li­sa­tion demeure ina­che­vée puisqu’elle ne s’appli­que pas de manière uni­forme à tous les ser­vi­ces d’archi­ves dio­cé­sains en France.

 L’archi­viste et les droits cultu­rels, une alliance d’évidence, par Yolaine COUTENTIN

La Déclaration des droits de l’Homme de 1948 a redé­fini l’huma­nité, et donc obli­ga­toi­re­ment la notion de culture qui est intrin­sè­que à notre espèce. Si la défi­ni­tion juri­di­que des droits cultu­rels, néces­sai­re­ment géné­ra­liste voire idéa­liste, se prête peu à la pro­cé­dure conten­tieuse, le désir de culture et de patri­moine ne peut pas être ignoré. Or des pro­blè­mes de défi­ni­tion com­pli­quent le trai­te­ment de cette donnée démo­cra­ti­que. Plus encore, elle impli­que, par rap­port à la majo­rité de nos pra­ti­ques actuel­les, un ren­ver­se­ment de la pos­ture mana­gé­riale où nous ne sommes plus le sujet du projet. Faire droits cultu­rels, pour nous, est une impos­si­bi­lité iné­vi­ta­ble. Résoudre ce para­doxe invite à cher­cher des ins­pi­ra­tions éloignées tout en expé­ri­men­tant, concrè­te­ment, de nou­veaux rap­ports à l’usager.

 Données de la recher­che : conci­lier prin­ci­pes archi­vis­ti­ques et enjeux de la science ouverte, par Marie STAHL

Ces der­niè­res années, les actions natio­na­les en faveur de la science ouverte ont ten­dance à induire un chan­ge­ment de pra­ti­ques au sein duquel l’archi­viste cher­che par­fois sa place. En pre­nant l’exem­ple de l’École fran­çaise d’Athènes, l’objet de cet arti­cle s’atta­che à affir­mer que les ser­vi­ces d’archi­ves peu­vent plei­ne­ment inté­grer les enjeux de la science ouverte dans la ges­tion des fonds dont ils ont la res­pon­sa­bi­lité, voire deve­nir les acteurs prin­ci­paux de cette ouver­ture en lien avec les autres ser­vi­ces, si tant est qu’un rôle et des moyens leur sont alloués en ce sens au sein de leur établissement. Après avoir exposé la mise en place d’une poli­ti­que d’établissement met­tant l’accent sur la ges­tion et l’ouver­ture des fonds, la prise en charge de cet aspect sera détaillée selon le cir­cuit de trai­te­ment des archi­ves, de la pla­ni­fi­ca­tion des pro­gram­mes à la mise en ligne des des­crip­tions et des fichiers asso­ciés, en vue de favo­ri­ser leur valo­ri­sa­tion et leur réu­ti­li­sa­tion dans d’autres pla­te­for­mes d’expo­si­tion et de signa­le­ment, dans le res­pect de la légis­la­tion en vigueur sur les archi­ves.

FORMES DE VALORISATION D’ARCHIVES

 De la (re)décou­verte à la valo­ri­sa­tion d’un gise­ment pho­to­gra­phi­que du XIXe siècle : Paul Faur (1857-1908), pho­to­gra­phe quer­cy­nois, par Camille Viala Rouy

Cet arti­cle pro­pose une mise en lumière du tra­vail mené par un ser­vice dépar­te­men­tal d’archi­ves, de la col­lecte à la valo­ri­sa­tion d’un corpus pho­to­gra­phi­que. Le fonds Paul Faur repré­sente près de 1 710 cli­chés, réa­li­sés entre 1880 et 1908, époque durant laquelle le pho­to­gra­phe et notaire cay­lu­sien Paul Faur (1857-1908) pho­to­gra­phie le quo­ti­dien de la popu­la­tion rurale quer­cy­noise : nota­bles locaux, arti­sans, pay­sans, ven­deurs ambu­lants et les mem­bres de famille, les Pradines.
Il prend la forme d’un retour d’expé­rience et met en exer­gue les enjeux et pers­pec­ti­ves de trai­te­ment et de conser­va­tion d’un fonds d’archi­ves de pho­to­gra­phe au regard des pra­ti­ques archi­vis­ti­ques. Dans ce cadre, une atten­tion par­ti­cu­lière est portée à la notion de lien entre l’archi­viste, le pro­duc­teur et le déten­teur d’archi­ves et aux pro­ces­sus de patri­mo­nia­li­sa­tion de la pho­to­gra­phie.

 Les ser­vi­ces éducatifs des archi­ves au rendez-vous de l’Éducation artis­ti­que et cultu­relle (EAC), par Emmanuel LAOT

Initialement cen­trés sur une trans­mis­sion de connais­san­ces his­to­ri­ques et de com­pé­ten­ces archi­vis­ti­ques, les ser­vi­ces éducatifs des archi­ves ont élargi leur appro­che pour inté­grer plei­ne­ment les fon­da­men­taux de l’Éducation Artistique et Culturelle (EAC).
Les ate­liers péda­go­gi­ques ainsi que les démar­ches ludi­ques et inte­rac­ti­ves sont deve­nus des outils majeurs pour une immer­sion active des élèves dans le patri­moine archi­vis­ti­que.
Cette évolution a conduit à des par­te­na­riats nova­teurs pour conduire des rési­den­ces artis­ti­ques en milieu sco­laire dans le cadre de dis­po­si­tifs dédiés sou­te­nus par les minis­tè­res de l’Éducation et de la Culture et les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­ria­les. Des exem­ples concrets illus­trent cette trans­for­ma­tion, met­tant en lumière des pro­jets tels que « Retour aux sour­ces d’archi­ves » favo­ri­sant une appro­che col­la­bo­ra­tive et la créa­tion col­lec­tive. L’usage crois­sant des outils numé­ri­ques, comme la pla­te­forme Adage et le Pass Culture col­lec­tif, a également ouvert de nou­vel­les voies pour rendre les res­sour­ces acces­si­bles et pro­mou­voir l’enga­ge­ment des élèves. Ces ini­tia­ti­ves s’étendent à divers publics, notam­ment ceux en dif­fi­culté, bien que cer­tai­nes contrain­tes maté­riel­les et orga­ni­sa­tion­nel­les sub­sis­tent.
L’arti­cle sou­li­gne l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de cette démar­che à l’échelle natio­nale, avec des ini­tia­ti­ves de label­li­sa­tion 100 % EAC pour les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­ria­les et la reconnais­sance de l’impor­tance des archi­ves dans les pro­gram­mes de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle en EAC à l’INSEAC du CNAM.
En somme, les ser­vi­ces éducatifs des archi­ves jouent un rôle essen­tiel dans la mise en œuvre d’une éducation artis­ti­que et cultu­relle com­plète pour les élèves, tout en élargissant leur impact à d’autres publics, contri­buant ainsi à pré­ser­ver et par­ta­ger le patri­moine archi­vis­ti­que fran­çais.

 Expériences tem­po­rel­les à l’ère des expo­si­tions vir­tuel­les d’archi­ves, par Camille Forget

L’arti­cle se pro­pose de rendre compte des tem­po­ra­li­tés spé­ci­fi­ques des archi­ves numé­ri­ques, où l’expo­si­tion vir­tuelle pro­pose une expé­rience sin­gu­lière du temps, anti­ci­pée par des archi­vis­tes qui y intro­dui­sent leurs modes de repré­sen­ta­tion du temps. Si l’expo­si­tion phy­si­que semble accé­der à l’éternité par sa ver­sion vir­tuelle, cette der­nière ne fait qu’en péren­ni­ser le carac­tère éphémère. Il n’en reste pas moins que les expo­si­tions vir­tuel­les cons­ti­tuent un outil nova­teur per­met­tant de raconter et de valo­ri­ser les archi­ves autre­ment, accor­dant une place impor­tante à l’inte­rac­ti­vité, afin de diver­si­fier les publics tou­chés.

 De Lima à Berlin. Les archi­ves des dic­ta­tu­res au prisme du roman poli­cier, par Odile WELFELÉ

Les régi­mes auto­ri­tai­res des pays de l’ancien bloc sovié­ti­que et les dic­ta­tu­res d’Amérique latine ont eu pour habi­tude de sur­veiller étroitement la popu­la­tion. Pour mener à bien cette sur­veillance, des rap­ports étaient écrits, des enre­gis­tre­ments effec­tués et des fiches regrou­paient les ren­sei­gne­ments.
Quand deux romans poli­ciers, l’un péru­vien, l’autre alle­mand, abor­dent la ques­tion de ces archi­ves, peut-on se fier au récit qui en est donné ? Que dire de plus sur un sujet déjà abordé à de nom­breu­ses repri­ses mais qui reste iné­pui­sa­ble ? C’est l’objec­tif que se fixe cet arti­cle.

ARTICLES SUMMARY – VOLUME I

ÉDITORIAL

 La Gazette des archi­ves évolue, Magalie MOYSAN

ARCHIVES EN CONTEXTE DE PRODUCTION

 The rela­tion­ship of migrants to their per­so­nal archi­ves (English ver­sion)

At a time when immi­gra­tion is the sub­ject of many deba­tes in the public sphere, what are the traces left by these people who came to settle in France ? From the pers­pec­tive of pro­mo­ting the his­tory of immi­gra­tion, a great diver­sity of actions and actors emer­ges, span­ning the entire natio­nal ter­ri­tory. Local pro­jects born from iso­la­ted ini­tia­ti­ves coexist with others stem­ming from regio­nal or even natio­nal ini­tia­ti­ves. To better unders­tand these pro­jects aimed at sha­ring a col­lec­tive memory, it is neces­sary to focus on indi­vi­dual memory. We conduc­ted an oral survey with twelve wit­nes­ses from ten dif­fe­rent coun­tries who emi­gra­ted to Maine-et-Loire bet­ween the 1970s and 2020. Most of the people who agreed to tes­tify are invol­ved in pro­ces­ses of reco­gni­zing the rights of immi­grants and/or their his­tory. Consequently, some of them have a rei­vin­di­ca­tive dimen­sion that led them to agree to share their sto­ries. Additionally, on an indi­vi­dual level, a divide appears among the wit­nes­ses regar­ding their rela­tion­ship with their archi­ves and what they were able to bring with them, depen­ding on the rea­sons for their migra­tion. Furthermore, throu­ghout the inter­views, it beco­mes appa­rent that the issue of mis­sing archi­ves, left behind, des­troyed, confis­ca­ted, or lost, is cen­tral. Their absence crea­tes a sense of loss for their owners. Finally, other archi­ves, though brought along during the migra­tion, seem invi­si­ble in the domes­tic space, stored away – one might say repres­sed – because they are too pain­ful for their owners. This research high­lights the diver­sity of actions taken to pro­mote the archi­ves of immi­gra­tion. This goes hand in hand with the desire for recog­ni­tion of the his­tory of immi­grants, sought by both them­sel­ves and their des­cen­dants.

 Information mana­ge­ment for the digi­tal trans­for­ma­tion of govern­ment of Canada : from yes­ter­day to tomor­row (English ver­sion)

Nowadays, govern­ment orga­ni­za­tions are har­nes­sing the poten­tial of infor­ma­tion tech­no­lo­gies to sup­port infor­ma­tion mana­ge­ment, in order to improve the qua­lity of public ser­vi­ces and opti­mize com­mu­ni­ca­tion with citi­zens. Information tech­no­lo­gies are, the­re­fore, seen as a means to rein­vent the rela­tion­ship bet­ween citi­zens and govern­ments, by adop­ting seve­ral stra­te­gies. These include the deploy­ment of e-govern­ment, open govern­ment and open govern­ment data plat­forms. This contri­bu­tion exa­mi­nes the mani­fes­ta­tions of these stra­te­gies in the Canadian govern­ment context. Each of these stra­te­gies pre­fi­gu­res dif­fe­rent logics of infor­ma­tion mana­ge­ment and gene­ra­tes chal­len­ges that archi­vists must tackle, nota­bly by mobi­li­zing the poten­tial of arti­fi­cial intel­li­gence to this end.

 Raising Awareness of Digital Data in a Territory. A Feedback from the Department of Tarn (English ver­sion)

Digital data, which is cons­tantly increa­sing, pre­sents a major and struc­tu­ring chal­lenge for all local autho­ri­ties. The Departmental Archives of Tarn have addres­sed this issue in two ways : mana­ging the data pro­du­ced within the depart­men­tal com­mu­nity and mana­ging the data from muni­ci­pa­li­ties and inter­mu­ni­ci­pal coo­pe­ra­tion struc­tu­res (EPCI).
Raising awa­re­ness of digi­tal data within local autho­ri­ties led to the crea­tion of a Committee of Data Experts in Tarn, stem­ming from the net­work of muni­ci­pal and inter­mu­ni­ci­pal archi­vists of Tarn. This inter­dis­ci­pli­nary wor­king group (archi­vists, IT direc­tors, and data pro­tec­tion offi­cers) has set itself the mis­sion of reflec­ting on data gover­nance and crea­ting and pro­po­sing fra­me­works that were pre­sen­ted during a study day.
This event dedi­ca­ted to data gover­nance ini­tia­ted inter­dis­ci­pli­nary work (archi­vists, IT direc­tors, data pro­tec­tion offi­cers). This col­la­bo­ra­tion bet­ween seve­ral actors with spe­ci­fic and com­ple­men­tary skills was an enri­ching expe­rience for all. It helped streng­then the role of the archi­vist within their com­mu­nity and res­tore their right­ful place.

 Email Inbox Cleanup : Review of a High-Visibility, Unifying Action Between Responsible Digital Practices and Electronic Archiving (Department of Var) (English ver­sion)

As part of European Sustainable Development Week, the Department of Var orga­ni­zed a week dedi­ca­ted to sus­tai­na­ble deve­lop­ment from September 18 to 22, 2023, fea­tu­ring seve­ral key actions : eco-friendly prac­ti­ces, plas­tic bottle hunts, mee­tings bet­ween bike com­mu­ters, edu­ca­tio­nal games, recy­cling of sce­no­gra­phic mate­rials, etc.
At the heart of this ini­tia­tive, a « shock » action was chosen : clea­ning up email inboxes, a pro­ject that pro­vi­ded an oppor­tu­nity for various depart­ments and ser­vi­ces to col­la­bo­rate.
This arti­cle places this digi­tal clea­nup action within the context of three broa­der poli­cies :
• The « Naturellement Var » policy, orga­ni­zed around stra­te­gic axes rela­ted to sus­tai­na­ble deve­lop­ment ;
• The com­mu­nity’s archi­ving policy, imple­men­ted since 2021 as an exten­sion of the scien­ti­fic, cultu­ral, and edu­ca­tio­nal pro­ject ;
• The digi­tal stra­tegy and usage sup­port policy.

The col­la­bo­ra­tive and cross-dis­ci­pli­nary pro­ject, the wor­king methods imple­men­ted, the devi­ces and tools deve­lo­ped (webi­nars, « net-clea­ning cafés, » tool sheets, tuto­rials, resource center), as well as the follow-up of this par­ti­cu­lar action (wor­king with a repre­sen­ta­tive group of 50 volun­teers from June to December 2023) are dis­cus­sed. This allows for pla­cing this ini­tia­tive in a long-term pers­pec­tive and capi­ta­li­zing on this uni­fying action, whose suc­cess has been una­ni­mously reco­gni­zed.

 Case Study on the Evaluation of Email Systems of the Covid-19 Health Crisis Center (English ver­sion)

The archi­ves office of the social minis­tries col­lec­ted the email sys­tems of agents invol­ved in the health crisis center dedi­ca­ted to mana­ging and resol­ving the Covid-19 epi­de­mic. Facing dif­fi­culties in data retrie­val during consul­ta­tion requests, a pro­ject to ree­va­luate and sort the data was under­ta­ken. The sys­te­ma­tic inven­tory of the corpus high­ligh­ted a series of email sys­tems that could be eli­mi­na­ted based on usa­bi­lity cri­te­ria. This stage encoun­te­red tech­ni­cal dif­fi­culties due to the absence of dedi­ca­ted tools for pro­ces­sing and visua­li­zing data from email sys­tems. This archive col­lec­tion is syn­the­si­zed in a spread­sheet lin­king the clas­si­fi­ca­tion plan and the research ins­tru­ment. This offers a multi-level rea­ding of the pro­du­cing ser­vice by depart­ments, mis­sions, acti­vi­ties, and indi­vi­dual mail­boxes. Sorting and eva­lua­tion are ongoing to retain only infor­ma­tion of inte­rest for per­ma­nent pre­ser­va­tion. Thus, this pro­ject demons­tra­tes that a com­pre­hen­sive col­lec­tion policy, as far as pos­si­ble, encom­pas­sing all archi­ves pro­du­ced by the CCS, is sui­ta­ble for its unpre­ce­den­ted and spe­ci­fic exis­tence cha­rac­te­ris­tics, but requi­res signi­fi­cant data reco­very and contex­tua­li­za­tion work.

 Archiving Construction : The Interest and Challenges of Building Information Modeling (BIM) (English ver­sion)

The emer­gence of Building Information Modeling (BIM) has pro­foundly resha­ped the cons­truc­tion sector in France in recent years. This method, which inte­gra­tes advan­ced digi­tal tech­no­lo­gies for the design, mana­ge­ment, and main­te­nance of buil­dings, has been widely adop­ted, driven by govern­ment poli­cies and increa­sing demand for per­for­mance and cost reduc­tion. The docu­men­ta­tion gene­ra­ted by BIM, spe­ci­fic to this field, requi­res Computer-Aided Design (CAD) tools and close col­la­bo­ra­tion bet­ween various sta­ke­hol­ders. However, archi­ving this data pre­sents unique chal­len­ges, par­ti­cu­larly concer­ning format mana­ge­ment, col­la­bo­ra­tive pro­ces­ses, and legal aspects.
Archiving BIM docu­ments invol­ves not only pre­ser­ving 3D models but also essen­tial contex­tual docu­ments for unders­tan­ding and mana­ging pro­jects. Archiving requi­re­ments must be defi­ned based on the cha­rac­te­ris­tics of digi­tal objects, legal cons­traints, and the needs of end users. The use of stan­dards such as ISO 19650 guides data mode­ling and infor­ma­tion mana­ge­ment throu­ghout the pro­ject life­cy­cle, but still leaves ques­tions regar­ding the archi­ving pro­cess and objec­ti­ves.
The choice of archi­ving format, espe­cially for 3D models, is cru­cial to ensure data lon­ge­vity. Although the IFC format is widely reco­gni­zed, its exclu­sive use may pre­sent limi­ta­tions for the dyna­mic mana­ge­ment of BIM pro­jects. A mixed approach, com­bi­ning open and pro­prie­tary for­mats, seems to be the most sui­ta­ble for mee­ting long-term archi­ving and exploi­ta­tion needs.
The Common Data Environment (CDE) plays a cen­tral role in the docu­men­tary struc­tu­ring of BIM, ena­bling the col­lec­tion, mana­ge­ment, and secure sha­ring of data throu­ghout the pro­ject. However, tran­si­tio­ning data from the CDE to an Electronic Archiving System (EAS) requi­res care­ful plan­ning to ensure conti­nuous pre­ser­va­tion and avai­la­bi­lity of infor­ma­tion.

ARTICLES SUMMARY – VOLUME II

IDENTITÉS ET CONVERGENCES PROFESSIONNELLES

 The pro­fes­sio­na­li­za­tion of dio­ce­san archi­ves ser­vi­ces, a recent but dis­pa­rate phe­no­me­non (English ver­sion)

Two sur­veys car­ried out by the Association des archi­vis­tes de l’Église de France and the Association des étudiants et diplô­més en archi­vis­ti­que d’Angers stu­died at the pro­file of dio­ce­san archi­vists and their work condi­tions, two deca­des apart. By com­pa­ring their results, we are able to explain why the gene­ra­tion of priest archi­vists who often held this post in the 1990’s is now being repla­ced by a gene­ra­tion of lay archi­vists and pro­fes­sio­nals. While the voca­tions crisis and the use of lay archi­vists within dio­ce­ses partly explain this, it is also, and firstly, a need for com­pe­ten­ces that is moti­va­ting this rene­wal. The fact that these new archi­vists are reco­gni­sed as having genuine savoir-faire and skills is also a tes­ta­ment to the impor­tance of obtai­ning a diploma in archi­val stu­dies as part of their formal edu­ca­tion. This arti­cle never­the­less high­lights the fact that this pro­fes­sio­na­li­sa­tion remains unfi­ni­shed, as it does not apply uni­formly to all dio­ce­san archive ser­vi­ces in France.

 The archi­vist and cultu­ral rights, an obvious alliance (English ver­sion)

The Declaration of Human Rights of 1948 rede­fi­ned huma­nity, and the­re­fore neces­sa­rily the notion of culture which is intrin­sic to our spe­cies. If the legal defi­ni­tion of cultu­ral rights, neces­sa­rily gene­ra­list or even idea­lis­tic, lends itself little to liti­ga­tion, the desire for culture and heri­tage cannot be igno­red. However, defi­ni­tio­nal pro­blems com­pli­cate the treat­ment of this demo­cra­tic data. Even more, it implies, com­pa­red to the majo­rity of our cur­rent prac­ti­ces, a rever­sal of the mana­ge­rial pos­ture where we are no longer the sub­ject of the pro­ject. Making cultu­ral rights, for us, is an ine­vi­ta­ble impos­si­bi­lity. Resolving this para­dox invi­tes us to seek dis­tant ins­pi­ra­tions while concre­tely expe­ri­men­ting with new rela­tion­ships with the user.

 Research data : reconci­ling archi­val prin­ci­ples and open science issues (English ver­sion)

In recent years, natio­nal actions in favor of open science have tended to induce a change in prac­ti­ces within which the archi­vist some­ti­mes seeks his place. Taking the exam­ple of the French School of Athens, the aim of this arti­cle is to assert that archive ser­vi­ces can fully inte­grate the issues of open science into the mana­ge­ment of the funds for which they are res­pon­si­ble. , or even become the main players in this ope­ning in conjunc­tion with other ser­vi­ces, if indeed a role and resour­ces are allo­ca­ted to them in this sense within their esta­blish­ment. After having explai­ned the imple­men­ta­tion of an esta­blish­ment policy empha­si­zing the mana­ge­ment and ope­ning of funds, the mana­ge­ment of this aspect will be detai­led accor­ding to the cir­cuit of pro­ces­sing archi­ves, plan­ning pro­grams to the online pos­ting of des­crip­tions and asso­cia­ted files, with a view to pro­mo­ting their valo­ri­za­tion and reuse in other exhi­bi­tion and repor­ting plat­forms, in com­pliance with the legis­la­tion in force on archi­ves.

FORMES DE VALORISATION D’ARCHIVES

 From the (re)dis­co­very to the valo­ri­za­tion of a 19th cen­tury pho­to­gra­phic depo­sit : Paul Faur (1857-1908), Quercy pho­to­gra­pher (English ver­sion)

This arti­cle high­lights the work car­ried out by a depart­men­tal archi­ves ser­vice, from the col­lec­tion to the valo­ri­za­tion of a pho­to­gra­phic corpus. The Paul Faur col­lec­tion repre­sents nearly 1,710 photos, taken bet­ween 1880 and 1908, a period during which Caylusian pho­to­gra­pher and notary Paul Faur (1857-1908) pho­to­gra­phed the daily life of the rural popu­la­tion of Quercy : local nota­bles, arti­sans, far­mers, street ven­dors and family mem­bers, the Pradines.
It takes the form of feed­back and high­lights the issues and pers­pec­ti­ves of pro­ces­sing and conser­va­tion of a pho­to­gra­pher’s archive with regard to archi­val prac­ti­ces. In this context, par­ti­cu­lar atten­tion is paid to the notion of the link bet­ween the archi­vist, the pro­du­cer and the archive holder and to the pro­ces­ses of patri­mo­nia­li­za­tion of pho­to­gra­phy.

 The edu­ca­tio­nal ser­vi­ces of archi­ves at the mee­ting of artis­tic and cultu­ral edu­ca­tion (EAC) (English ver­sion)

Initially focu­sed on the trans­mis­sion of his­to­ri­cal know­ledge and archi­val skills, the edu­ca­tio­nal ser­vi­ces of the archi­ves have broa­de­ned their approach to fully inte­grate the fun­da­men­tals of Artistic and Cultural Education (EAC).
Educational work­shops as well as fun and inte­rac­tive approa­ches have become major tools for active immer­sion of stu­dents in archi­val heri­tage.
This deve­lop­ment has led to inno­va­tive part­ner­ships to conduct artis­tic resi­den­cies in schools as part of dedi­ca­ted sche­mes sup­por­ted by the Ministries of Education and Culture and local autho­ri­ties. Concrete exam­ples illus­trate this trans­for­ma­tion, high­ligh­ting pro­jects such as “Return to archive sour­ces” pro­mo­ting a col­la­bo­ra­tive approach and col­lec­tive crea­tion. The gro­wing use of digi­tal tools, such as the Adage plat­form and the col­lec­tive Culture Pass, has also opened new ways to make resour­ces acces­si­ble and pro­mote stu­dent enga­ge­ment. These ini­tia­ti­ves extend to various audien­ces, par­ti­cu­larly those in dif­fi­culty, although cer­tain mate­rial and orga­ni­za­tio­nal cons­traints remain.
The arti­cle high­lights the ins­ti­tu­tio­na­li­za­tion of this approach on a natio­nal scale, with 100% EAC labe­ling ini­tia­ti­ves for local autho­ri­ties and recog­ni­tion of the impor­tance of archi­ves in pro­fes­sio­nal trai­ning pro­grams in EAC at INSEAC of CNAM.
In short, the edu­ca­tio­nal ser­vi­ces of archi­ves play an essen­tial role in the imple­men­ta­tion of a com­plete artis­tic and cultu­ral edu­ca­tion for stu­dents, while broa­de­ning their impact to other audien­ces, thus contri­bu­ting to pre­ser­ving and sha­ring French archi­val heri­tage.

 Temporal expe­rien­ces in the era of vir­tual archi­val exhi­bi­tions (English ver­sion)

The arti­cle pre­sents the spe­ci­fic tem­po­ra­li­ties of digi­tal archi­ves, where vir­tual exhi­bi­tion offers a unique expe­rience of time, anti­ci­pa­ted by archi­vists who intro­duce their time’s repre­sen­ta­tions. While the phy­si­cal exhi­bi­tion seems to access eter­nity through its vir­tual ver­sion, the latter only per­pe­tua­tes its ephe­me­ral nature. Nevertheless, vir­tual exhi­bi­tions cons­ti­tute an inno­va­tive tool for nar­ra­ting and valo­ri­zing archi­ves dif­fe­rently, giving signi­fi­cant impor­tance to inte­rac­ti­vity to diver­sify the audien­ces rea­ched.

 From Lima to Berlin. The archi­ves of dic­ta­tor­ships through the prism of the detec­tive novel (English ver­sion)

The autho­ri­ta­rian regi­mes of the coun­tries of the former Soviet bloc and the dic­ta­tor­ships of Latin America have had the habit of clo­sely moni­to­ring the popu­la­tion. To carry out this moni­to­ring, reports were writ­ten, recor­dings made and files conso­li­da­ted the infor­ma­tion.
When two detec­tive novels, one Peruvian, the other German, address the ques­tion of these archi­ves, can we trust the account given ? What more can we say on a sub­ject that has already been dis­cus­sed many times but which remains inex­haus­ti­ble ? This is the objec­tive set by this arti­cle.

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