Centre d’archives de l’office universitaire de recherche socialiste (OURS)

Bibliothèque et centre d’archives ouverts au public du lundi au jeudi, de 13h. à 17h.30.

6 Cité Malesherbes 75009 Paris

Tél. : 01-45-55-08-60 - Fax : 01-45-55-66-33

Mél : info@lours.org

Site : http://www.lours.org

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Présentation issue de l’ECHO N°13 (décem­bre 1997)

1. Ce qu’est l’OURS

Présidé depuis jan­vier 2001 par M. Alain Bergounioux, his­to­rien, ins­pec­teur de l’Éducation natio­nale, l’OURS fonc­tionne aujourd’hui comme un centre de recher­ches his­to­ri­ques et théo­ri­ques non seu­le­ment sur le socia­lisme, mais encore sur tous les pro­blè­mes humains de notre temps, s’appuyant sur :
 une biblio­thè­que (16000 livres et bro­chu­res, 800 pério­di­ques fran­çais et étrangers) ;
 un centre d’archi­ves ;
 des publi­ca­tions régu­liè­res (un jour­nal men­suel, L’OURS et une revue tri­mes­trielle, Recherche socia­liste) ;
 des sémi­nai­res, col­lo­ques ou mani­fes­ta­tions annuels ouverts au public (une cen­taine de par­ti­ci­pants).
L’OURS est membre fon­da­teur du Collectif des cen­tres de docu­men­ta­tion en his­toire ouvrière et sociale (CODHOS).

2. Les archi­ves conser­vées à l’OURS
2. 1. Un peu d’his­toire
Près d’un siècle d’his­toire, de scis­sions et de refon­da­tions du mou­ve­ment socia­liste ont eu des réper­cus­sions sur les archi­ves. C’est ce qui expli­que pour une grande part que les archi­ves de la « famille socia­liste » sont aujourd’hui très éparpillées aux Archives natio­na­les (Vincent Auriol, Léon Blum, Christian Pineau, Jean Locquin, Édouard Depreux, Jules Moch, André Philip et Parti socia­liste unifié), à l’Institut fran­çais d’his­toire sociale (Dommanget, Lucien Roland, etc.), à la Fondation natio­nale des scien­ces poli­ti­ques (Léon Blum res­ti­tué par la Russie, Alain Savary, Daniel Mayer, Gilles Martinet, groupe par­le­men­taire socia­liste, UDSR), au Centre d’his­toire sociale du XXe siècle (Marceau Pivert) ou encore aux archi­ves dépar­te­men­ta­les (Jean Rous dans les Pyrénées Orientales, Paul Ramadier dans l’Aveyron, René Hug dans le Val-de-Marne...). Des asso­cia­tions non direc­te­ment liées à un homme conser­vent aussi des archi­ves impor­tan­tes pour l’his­toire du mou­ve­ment socia­liste : le Centre du tra­vail de Nantes détient les archi­ves de François Tanguy Prigent. Certaines fédé­ra­tions socia­lis­tes (en tête le Nord, le Pas-de-Calais, le Finistère) ont pré­servé leurs archi­ves et les met­tent à la dis­po­si­tion des cher­cheurs (la fédé­ra­tion du Nord est en liai­son avec les uni­ver­si­tés Lille II et III).

Pendant la seconde guerre mon­diale, le siège du Parti socia­liste SFIO, situé au 12, Cité Malesherbes (Paris 9e) a été vidé de tout son contenu. Retrouvant leur local en sep­tem­bre 1944, les socia­lis­tes n’avaient donc plus d’archi­ves ; ils se sont par la suite préoc­cu­pés de recons­ti­tuer les col­lec­tions de pério­di­ques et revues, et de l’essen­tiel du maté­riel de pro­pa­gande et de docu­men­ta­tion édité depuis 1905, ensem­ble qui cons­ti­tue, hormis les archi­ves de mili­tants (et les archi­ves de la police !), les seules sour­ces pour étudier l’action de la SFIO avant 1940. Jusqu’en 1975, malgré deux « renais­san­ces » (1969 et 1971), la SFIO deve­nue PS a conservé son siège à la Cité Malesherbes, où fonc­tion­nait, à usage interne, son centre d’archi­ves et de docu­men­ta­tion. Puis, en 1975, le PS s’est ins­tallé place du Palais-Bourbon et, en 1980, au 10, rue de Solférino, son siège actuel. Au cours des deux démé­na­ge­ments, une partie des archi­ves a suivi, et d’autres docu­ments sont res­tés12, Cité Malesherbes, essen­tiel­le­ment ceux concer­nant la « période SFIO ».

En créant l’Office uni­ver­si­taire de recher­che socia­liste (l’OURS) en 1969, le pré­si­dent Guy Mollet (1905-1975) vou­lait doter le mou­ve­ment socia­liste d’un lieu de mémoire, d’his­toire et d’archi­ves, entre­prise que le Parti socia­liste SFIO lui-même avait été inca­pa­ble de mener à bien. Il a donc incité des mili­tants à y dépo­ser leurs archi­ves et une biblio­thè­que (livres et presse) s’est pro­gres­si­ve­ment cons­ti­tuée grâce à divers dons.

Entre 1981 et 1984, suite à un accord entre le PS et l’OURS, en plu­sieurs voya­ges et deux étapes, les archi­ves de la SFIO ont été trans­fé­rées à l’Office. Le clas­se­ment entre­pris révéla vite que de nom­breux docu­ments avaient dis­paru. Mais ces archi­ves, rapi­de­ment inven­to­riées et mises à la dis­po­si­tion des étudiants et des cher­cheurs, ont permis de relan­cer les tra­vaux sur la SFIO et éclairé bien des aspects de la vie poli­ti­que fran­çaise.

L’OURS a signé, en juillet 1997, une conven­tion avec la Fondation Jean-Jaurès et le Parti socia­liste par laquelle mis­sion est donnée de « pren­dre les mesu­res néces­sai­res pour entre­pren­dre l’inven­taire, le ras­sem­ble­ment et la conser­va­tion des fonds actuel­le­ment dis­per­sés, inci­ter les acteurs du mou­ve­ment socia­liste à y join­dre leurs archi­ves, orga­ni­ser une ges­tion dyna­mi­que de ces archi­ves ainsi que leur consul­ta­tion ». Les moyens cor­res­pon­dants sont prévus. Les archi­ves du Parti socia­liste conser­vées depuis 1971 repré­sen­tent quel­que 800 cais­ses actuel­le­ment entre­po­sées chez « Data archi­ves ».

2. 2. Apercu des prin­ci­paux fonds aujourd’hui consul­ta­bles
L’OURS a reçu en dépôt de nom­breux fonds d’archi­ves (80 fonds, qui occu­pent près de 350 mètres linéai­res). Ils pro­vien­nent :

A) D’orga­ni­sa­tions poli­ti­ques
 Le Parti socia­liste SFIO (1905-1969) : en 2000, suite aux diver­ses démar­ches entre­pri­ses par Pierre Guidoni (1941-2000), pré­si­dent de l’OURS, les archi­ves du PS SFIO rapa­triées après un accord inter­venu entre les gou­ver­ne­ments fran­çais et russes, ont été dépo­sées à l’OURS. Il s’agit des docu­ments (24 car­tons) qui étaient conser­vés au siège du Parti socia­liste, 12, cité Malesherbes, volés et empor­tés par les Allemands entre 1940 et 1944, « récu­pé­rés » par les Soviétiques en Tchécoslovaquie, et dépo­sés depuis dans les archi­ves à Moscou.
Une tra­duc­tion de « l’inven­taire sovié­ti­que » a été réa­li­sée et est consul­ta­ble à l’OURS.
Un reclas­se­ment de ces archi­ves s’avère néces­saire, les dos­siers n’ayant pas appa­rem­ment été « clas­sés » (on trouve de nom­breux dou­bles à des endroits dif­fé­rents) par les archi­vis­tes sovié­ti­ques. Il s’agit moins d’un inven­taire que d’un relevé rapide des inti­tu­lés des dos­siers. Ces archi­ves concer­nent essen­tiel­le­ment la période 1936-1940, et sont par­ti­cu­liè­re­ment riches pour l’étude de la fédé­ra­tion socia­liste de la Seine, des jeu­nes­ses socia­lis­tes et des femmes socia­lis­tes.
 La Fédération de la Gauche démo­crate et socia­liste (FGDS) : les 22 car­tons de ce fonds ont été dépo­sés par Claude Fuzier. Ils concer­nent tous les aspects de la vie de cette « fédé­ra­tion ».
 Le Parti socia­liste (1969-1994) : débats des orga­nis­mes cen­traux : congrès natio­naux, conven­tions natio­na­les, comi­tés direc­teurs.

B) De res­pon­sa­bles et de mili­tants socia­lis­tes
Parmi les plus impor­tants : Guy Mollet (1905-1975), pré­si­dent du Conseil, 1956-1957, secré­taire géné­ral du Parti socia­liste SFIO, 1946-1969 ; Maurice Deixonne (1904-1987), mili­tant socia­liste à partir de 1925 jusqu’à sa mort, député socia­liste du Tarn (1946-1958) ; Marcel Sembat (1862-1922), député socia­liste de la Seine, minis­tre des Travaux publics, 1914-1916 ; André Lebey (1877-1938), écrivain, poète, député socia­liste, franc-maçon ; Albert Gazier (1908-1997), député, minis­tre socia­liste ; Roger Quilliot, Véronique Neiertz, etc.
Il faut noter que le fonds Claude Fuzier, éditorialiste du Populaire, séna­teur-maire de Bondy (Seine-Saint-Denis), contient une impor­tante partie des archi­ves de la fédé­ra­tion de la Seine dont il fut secré­taire fédé­ral de 1959 à 1966.

C) Sources diver­ses
L’OURS conserve également des photos, des affi­ches et le maté­riel de pro­pa­gande divers. Une partie de son fonds audio­vi­suel et sonore (dis­ques La voix des Nôtres, et bandes magné­ti­ques) a été dépo­sée à la Bibliothèque natio­nale de France.

2. 3. L’accès aux archi­ves

La consul­ta­tion de la plu­part de ces fonds est sou­mise à auto­ri­sa­tion. Les inven­tai­res (qui pré­ci­sent les condi­tions de consul­ta­tion) sont dépo­sés aux Archives natio­na­les et dans de nom­breux cen­tres d’archi­ves, en France et à l’étranger. Ils sont également en lec­ture sur notre site inter­net qui est régu­liè­re­ment mis à jour pour tenir compte de l’actua­lité de notre asso­cia­tion en matière d’archi­ves et de recher­che.

Ouverts au public du lundi au jeudi, de 13 h. à 17 h. 30 sur rendez-vous, la biblio­thè­que et le centre d’archi­ves sont fré­quen­tés chaque année par des cen­tai­nes de cher­cheurs fran­çais et étrangers dif­fé­rents (750 visi­tes de 180 étudiants et cher­cheurs en moyenne par an) ; plus de cinq cents thèses et mémoi­res uni­ver­si­tai­res ont été dépo­sés.

Frédéric Cépède

2002

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