Communiqué de presse de l’AAF

La « maison de l’histoire de France » aux Archives nationales ?

L’Association des archivistes français prend position

vendredi 8 octobre 2010
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Le pré­si­dent de la République a fait connaî­tre le 12 sep­tem­bre 2010 sa déci­sion d’implan­ter la « maison de l’his­toire de France » dans le quar­tier du Marais, sur le site pari­sien des Archives natio­na­les.
Face au carac­tère pré­ci­pité de cette annonce, l’Association des archi­vis­tes fran­çais exprime d’abord sa soli­da­rité avec les équipes des Archives natio­na­les, qui crai­gnent de voir remis en ques­tion près de dix ans d’efforts col­lec­tifs et de tra­vail de réflexion sur l’avenir de leur ins­ti­tu­tion. Comment pour­rait-on impo­ser un projet aussi peu fina­lisé que la maison d’his­toire de France au détri­ment de la dyna­mi­que puis­sante que connais­sent enfin les Archives natio­na­les trop long­temps négli­gées ?
A la pro­tes­ta­tion qui s’exprime depuis plu­sieurs semai­nes, l’AAF apporte donc un sou­tien à la mesure de la forte attente que sus­cite le déve­lop­pe­ment du projet des Archives natio­na­les auprès de l’ensem­ble du réseau des archi­vis­tes fran­çais, des sec­teurs public et privé.

Par ailleurs, l’AAF s’étonne que la dimen­sion scien­ti­fi­que et cultu­relle du projet des Archives natio­na­les puisse être remise en cause : la valo­ri­sa­tion des archi­ves auprès de tous les publics cons­ti­tue la clé de voûte et la fina­lité prin­ci­pale du patri­moine archi­vis­ti­que. Les archi­ves sont la chance de l’his­toire : elles per­met­tent l’écriture d’une his­toire cri­ti­que, la cons­truc­tion d’un récit plu­riel, la pro­duc­tion démo­cra­ti­que et tou­jours pro­blé­ma­ti­sée d’une vision du passé qui puisse être trans­mise à tous les citoyens.
Les archi­ves ne se rédui­sent pas à un sto­ckage inerte de docu­ments anciens, mais cons­ti­tuent bel et bien un lieu de res­sour­ces dyna­mi­ques, un foyer de réflexions et de recher­che, un espace démo­cra­ti­que de décou­verte et de débat : de ce point de vue, déta­cher le déve­lop­pe­ment de la Maison de l’his­toire de France des archi­ves et des archi­vis­tes serait une erreur.

Les récen­tes décla­ra­tions du minis­tre de la Culture sur l’aug­men­ta­tion des moyens finan­ciers et humains promis aux Archives natio­na­les ont été rap­pe­lées par le direc­teur, chargé des Archives de France, lors de notre col­lo­que de Nancy (« L’archi­viste dans la cité », 6 octo­bre 2010). C’est encou­ra­geant, mais l’AAF sou­haite que les Archives natio­na­les puis­sent avoir un rôle pré­pon­dé­rant dans le pilo­tage de la réflexion qui pré­ci­sera les contours du projet de Maison de l’his­toire de France.
L’AAF, repré­sen­tant tous les sec­teurs de la pro­fes­sion, demande qu’un espace de dia­lo­gue soit ouvert sur le sujet, afin que la défi­ni­tion concrète du projet de Maison de l’his­toire de France se fasse en concer­ta­tion étroite avec les pro­fes­sion­nels des archi­ves.



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