La Gazette des archives n° 250 (2018-2)

Mise en archives des réactions post-attentats : enjeux et perspectives

Rédaction de la Gazette des archives   vendredi 28 septembre 2018
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Ce numéro porte sur les ini­tia­ti­ves de col­lecte et d’archi­vage des réac­tions popu­lai­res aux atten­tats ter­ro­ris­tes ayant frappé la France et ses voi­sins euro­péens ces der­niè­res années.
À chaque atta­que, fleurs, bou­gies, mes­sa­ges et pelu­ches s’accu­mu­lent sur les lieux des atten­tats ou sur des places sym­bo­li­ques. Mais d’autres espa­ces et moyens d’expres­sion coexis­tent, telles les fres­ques qui fleu­ris­sent sur les murs des villes endeuillées, tels les conte­nus postés sur les médias et réseaux sociaux, tels les livres de condo­léan­ces ouverts çà et là, tels les cour­riers adres­sés aux vic­ti­mes, à leur entou­rage ou à l’ins­ti­tu­tion visée par l’atten­tat.
La conser­va­tion de ces traces, maté­riel­les ou numé­ri­ques, sus­cite de nom­breux ques­tion­ne­ments. Afin de saisir les enjeux archi­vis­ti­ques mais aussi poli­ti­ques de ces opé­ra­tions de pré­ser­va­tion, ce numéro réunit des archi­vis­tes, des jour­na­lis­tes et des cher­cheurs issus de dif­fé­ren­tes dis­ci­pli­nes. Leurs contri­bu­tions retra­cent le pro­ces­sus d’archi­vage de la prise de déci­sion de la col­lecte à la valo­ri­sa­tion. La mise en com­pa­rai­son d’aires géo­gra­phi­ques et de tem­po­ra­li­tés dif­fé­ren­tes permet d’iden­ti­fier simi­li­tu­des et diver­gen­ces dans les pra­ti­ques et les appro­ches.

Ce numéro de La Gazette des archi­ves a été conjoin­te­ment coor­donné par Maëlle Bazin, doc­to­rante et sémio­lo­gue au Centre d’ana­lyse et de recher­che inter­dis­ci­pli­naire sur les médias (CARISM), et Marie Van Eeckenrode, char­gée de cours à l’uni­ver­sité catho­li­que de Louvain et atta­chée scien­ti­fi­que aux Archives de l’État.

SOMMAIRE

 Préface. Archiver l’émotion, par Guillaume NAHON

 Introduction. L’archi­viste et l’événement trau­ma­ti­que, par Maëlle BAZIN et Marie VAN EECKENRODE

Des col­lec­tes hors norme ? Décisions, ini­tia­ti­ves, réac­tions

 Archiver Charlie : une intros­pec­tion archi­vis­ti­que, par Cyril LONGIN

 La mémoire des atten­tats de 2015 : une col­lecte aty­pi­que des Archives muni­ci­pa­les de Rennes, par Marie PENLAË

 The Charlie Archive at Harvard Library : archi­ver de loin, par Virginie GREENE, Lidia UZIEL et Luke HOLLIS

 Nice, 14 juillet 2016. Collecte des hom­ma­ges dépo­sés au kios­que à musi­que : les Archives sous ten­sion, par Marion DUVIGNEAU

 Archiver l’éphémère après les atten­tats de Bruxelles : une réflexion théo­ri­que, par Frédéric BOQUET et Marie VAN EECKENRODE

 Le patri­moine nati­ve­ment numé­ri­que des atten­tats en Europe : regards croi­sés, par Valérie SCHAFER

Du primat de l’écrit à la diver­sité des fonds : conser­va­tion, des­crip­tion, clas­se­ment

 Panorama des cour­riers reçus à la rédac­tion de Charlie Hebdo à la suite des atten­tats de 2015, par Camille PETITBREUIL

 De l’hom­mage à l’affir­ma­tion iden­ti­taire : les regis­tres de condo­léan­ces de la com­mé­mo­ra­tion de la tuerie de l’Hyper Cacher, par Solveig HENNEBERT

 Mémoire mani­feste : les témoi­gna­ges tou­lou­sains des atten­tats de 2015, par Catherine BERNARD et Pierre GASTOU

 De la rue aux Archives de Paris : le trai­te­ment des hom­ma­ges aux vic­ti­mes des atten­tats de novem­bre 2015, par Audrey CESELLI et Mathilde PINTAULT

 Que suis-je ? « Je suis Charlie » et les témoi­gna­ges des atten­tats de 2015 en ques­tion(s), par Laurence FAUQUET

La valo­ri­sa­tion des fonds : com­mu­ni­quer, com­mé­mo­rer, sen­si­bi­li­ser

 Murs de mémoire, mémoire des murs, par Marie CHRISTIAN

 Les archi­ves de Charlie Hebdo : vec­teurs d’éducation aux médias et à la citoyen­neté avec Dessinez Créez Liberté, par Agathe ANDRÉ et FÉLIX BOURGUIGNON

 Les archi­ves comme maté­riaux com­mé­mo­ra­tifs, par Sarah GENSBURGER


RÉSUMÉS DES ARTICLES

  Préface. Archiver l’émotion, par Guillaume NAHON

  Introduction. L’archi­viste et l’événement trau­ma­ti­que, par Maëlle BAZIN et Marie VAN EECKENRODE

Des col­lec­tes hors norme ? Décisions, ini­tia­ti­ves, réac­tions

  Archiver Charlie : une intros­pec­tion archi­vis­ti­que, par Cyril LONGIN

La col­lecte des mes­sa­ges lais­sés à la suite des atten­tats de Charlie a sus­cité un grand nombre de réac­tions au sein de la com­mu­nauté archi­vis­ti­que comme en dehors. Avec le recul, l’absence rela­tive de la pro­fes­sion ques­tionne. À Saint-Étienne, la conser­va­tion est appa­rue comme une évidence dans la conti­nuité des actions du ser­vice des archi­ves mais également dans la longue tra­di­tion des pra­ti­ques archi­vis­ti­ques. Pour autant, le contexte et le pro­ces­sus de pro­duc­tion ne cor­res­pon­dent pas aux col­lec­tes tra­di­tion­nel­les. Dès lors, la col­lecte a néces­sité de réin­ter­ro­ger les pra­ti­ques pro­fes­sion­nel­les tout en ques­tion­nant la vision des archi­ves et des archi­vis­tes dans la société.

  La mémoire des atten­tats de 2015 : une col­lecte aty­pi­que des Archives muni­ci­pa­les de Rennes, par Marie PENLAË

Après les atten­tats de jan­vier et novem­bre 2015, des mémo­riaux éphémères cons­ti­tués de mes­sa­ges et d’objets ont été érigés à Rennes, place de la Mairie. En dépit de l’inté­rêt de ces témoi­gna­ges, le contexte poli­ti­que déli­cat ren­dait l’ini­tia­tive de les col­lec­ter ni évidente ni aisée. Une fois la col­lecte confiée aux Archives muni­ci­pa­les de Rennes, celles-ci ont mis en œuvre le tri et les mesu­res de conser­va­tion qui s’impo­saient. Le contenu de ce corpus docu­men­taire peut être éclairé par le contexte de pro­duc­tion grâce à deux éléments. Le pre­mier est l’enquête effec­tuée par l’archi­viste auprès des pro­duc­teurs, dont le ques­tion­ne­ment peut s’appli­quer à ce corpus docu­men­taire pour­tant cons­ti­tué dans des condi­tions peu cou­ran­tes au regard des fonds habi­tuel­le­ment col­lec­tés. Le second élément est la dimen­sion spa­tiale, qui appa­raît comme un élément de contexte docu­men­taire à part entière.

  The Charlie Archive at Harvard Library : archi­ver de loin, par Virginie GREENE, Lidia UZIEL et Luke HOLLIS

Cet arti­cle est une his­toire à trois voix de la créa­tion, de la cons­truc­tion et du déve­lop­pe­ment d’une archive inclas­sa­ble. Si Charlie Archive at Harvard Library (CAHL) appar­tient à la caté­go­rie des « grief archi­ves » comme Our Marathon ou les archi­ves Charlie de Rennes ou de Toulouse, elle s’est cons­ti­tuée à dis­tance des lieux de l’événement trau­ma­ti­que. La com­mu­nauté à laquelle elle donne une voix n’est ni natio­nale, ni locale, ni ter­ri­to­riale. Elle est en train de se cons­ti­tuer par dons, sol­li­ci­ta­tions et com­men­tai­res. Est-elle neutre ? Est-elle enga­gée poli­ti­que­ment et éthiquement ? Le débat (comme la col­lec­tion) reste ouvert.

  Nice, 14 juillet 2016. Collecte des hom­ma­ges dépo­sés au kios­que à musi­que : les Archives sous ten­sion, par Marion DUVIGNEAU

S’empa­rant très tôt de la ques­tion de l’hom­mage aux vic­ti­mes de l’atten­tat du 14 juillet 2016 sur la pro­me­nade des Anglais, la Ville de Nice a réuni un « comité pour la mémoire des vic­ti­mes du 14 juillet ». La col­lecte des hom­ma­ges lais­sés au kios­que à musi­que du jardin Albert Ier par le ser­vice des Archives a été très média­ti­sée, mais laisse à l’archi­viste des regrets : col­lecte trop tar­dive, non sélec­tive, conser­va­tion très coû­teuse, dif­fi­cile valo­ri­sa­tion dans un contexte polé­mi­que. Hasard du destin, l’atten­tat a eu lieu au beau milieu du cycle de com­mé­mo­ra­tions du cen­te­naire de la Première Guerre mon­diale, et cette col­lecte ren­voie à l’archi­viste la ques­tion de son uti­lité sociale et de son rôle dans les com­mé­mo­ra­tions natio­na­les et muni­ci­pa­les.

  Archiver l’éphémère après les atten­tats de Bruxelles : une réflexion théo­ri­que, par Frédéric BOQUET et Marie VAN EECKENRODE

La col­lecte des archi­ves éphémères, telles que les témoi­gna­ges dépo­sés sur les mémo­riaux éphémères après les atten­tats de Bruxelles, invite l’archi­viste à en explo­rer le cadre théo­ri­que. Le pré­sent arti­cle pro­pose des pistes pour une défi­ni­tion du docu­ment éphémère et pointe quel­ques-uns des enjeux prin­ci­paux de sa col­lecte et de son évaluation. Que veut-on « archi­ver », com­ment l’évaluer et quand inter­ve­nir ? En d’autres mots, com­ment résou­dre le para­doxe des docu­ments éphémères, ici les « témoi­gna­ges post-atten­tat », qui par leur nature même ne sont pas des­ti­nés à être conser­vés ? Il appa­raît indis­pen­sa­ble de com­pren­dre la dyna­mi­que qui pré­side à la for­ma­tion de ces ensem­bles docu­men­tai­res, sans pro­duc­teur iden­ti­fia­ble mais dotés d’une cohé­rence forte.

  Le patri­moine nati­ve­ment numé­ri­que des atten­tats en Europe : regards croi­sés, par Valérie SCHAFER

La Bibliothèque natio­nale de France et l’Institut natio­nal de l’audio­vi­suel ont mené d’impor­tan­tes col­lec­tes d’urgence du Web et de Twitter lors des atten­tats de jan­vier puis de novem­bre 2015 (pour­sui­vies en 2016, notam­ment au moment des événements de Nice). La conser­va­tion du patri­moine nati­ve­ment numé­ri­que des atten­tats a été aussi au cœur de la réflexion d’autres acteurs, indi­vi­duels ou ins­ti­tu­tion­nels, euro­péens ou nord-amé­ri­cains, à la même période et par­fois en amont. Ces extraits d’entre­tiens oraux menés avec plu­sieurs d’entre eux livrent leurs regards sur les moti­va­tions, réus­si­tes, contrain­tes, mais aussi limi­tes de ces archi­va­ges, confron­tés au flux, au temps réel, à des don­nées plé­tho­ri­ques. Ils éclairent des enjeux de mémoire, de conser­va­tion, mais aussi d’acces­si­bi­lité et d’exploi­ta­tion de ces don­nées par les cher­cheurs.

Du primat de l’écrit à la diver­sité des fonds : conser­va­tion, des­crip­tion, clas­se­ment

  Panorama des cour­riers reçus à la rédac­tion de Charlie Hebdo à la suite des atten­tats de 2015, par Camille PETITBREUIL

Du 7 jan­vier 2015 jusqu’à aujourd’hui, en 2018, des mil­liers de cour­riers sont arri­vés à la rédac­tion de Charlie Hebdo en réac­tion aux atta­ques ter­ro­ris­tes. Ils témoi­gnent d’une mobi­li­sa­tion mas­sive de la popu­la­tion en France, mais aussi à l’étranger, et de l’hété­ro­gé­néité des répon­ses appor­tées à de tels événements trau­ma­ti­sants. Cet arti­cle retrace les condi­tions de récep­tion, de trai­te­ment et de clas­se­ment de ces cour­riers, tout en décri­vant par thèmes ce fonds riche de plus de 56 000 à 70 000 docu­ments et objets. Ces cour­riers témoi­gnent de la diver­sité des points de vue sur ces atten­tats, et des­si­nent également, en creux, le por­trait mul­ti­ple de ce que peut repré­sen­ter Charlie Hebdo dans l’ima­gi­naire col­lec­tif.

  De l’hom­mage à l’affir­ma­tion iden­ti­taire : les regis­tres de condo­léan­ces de la com­mé­mo­ra­tion de la tuerie de l’Hyper Cacher, par Solveig HENNEBERT

À partir de l’ana­lyse des regis­tres de condo­léan­ces lais­sés à dis­po­si­tion lors de la seconde com­mé­mo­ra­tion de l’atten­tat de l’Hyper Cacher, le 9 jan­vier 2017, cet arti­cle se pro­pose d’ana­ly­ser les expres­sions iden­ti­tai­res des scrip­teurs. Au-delà des mes­sa­ges de condo­léan­ces, nous obser­vons une soli­da­rité envers les vic­ti­mes et leurs famil­les par l’iden­tité juive. L’arti­cle s’inté­resse par­ti­cu­liè­re­ment aux formes que prend l’expres­sion de cette iden­ti­fi­ca­tion en tant que juifs.

  Mémoire mani­feste : les témoi­gna­ges tou­lou­sains des atten­tats de 2015, par Catherine BERNARD et Pierre GASTOU

Les atten­tats qui ont touché la France en jan­vier et en novem­bre 2015 ont for­te­ment marqué les esprits. À la suite de ces événements, de nom­breux Toulousains se sont retrou­vés sur la place du Capitole et ont com­mencé à dépo­ser des témoi­gna­ges sur la façade de l’hôtel de ville. Les Archives de Toulouse, comme d’autres ser­vi­ces publics, n’ont pas un ins­tant envi­sagé de lais­ser dis­pa­raî­tre ces ensem­bles docu­men­tai­res. C’est là qu’un long chemin de ques­tion­ne­ments s’est ouvert devant nous sur la manière de for­ma­li­ser la col­lecte, de faire les choix de cota­tion et de trai­te­ment docu­men­taire, dans le but de res­ti­tuer à la popu­la­tion cette mémoire col­lec­tive et indi­vi­duelle. Nous avons décidé de regar­der l’ensem­ble des témoi­gna­ges comme des arti­cles d’archi­ves, d’ori­gi­nes pri­vées, et com­por­tant une sin­gu­la­rité. Ce choix s’ins­crit dans la conti­nuité de ce geste citoyen, pour relayer cet hom­mage col­lec­tif de la popu­la­tion aux vic­ti­mes des atten­tats. Si le contexte de cette col­lecte hors norme a remis en cause nos habi­tu­des, il nous a inci­tés à inter­ro­ger nos pra­ti­ques quo­ti­dien­nes et les règles archi­vis­ti­ques.

  De la rue aux Archives de Paris : le trai­te­ment des hom­ma­ges aux vic­ti­mes des atten­tats de novem­bre 2015, par Audrey CESELLI et Mathilde PINTAULT

Après les atten­tats pari­siens de novem­bre 2015, les Archives de Paris sont inter­ve­nues sur les sites des atta­ques afin de sau­ve­gar­der les docu­ments qui y avaient été dépo­sés. De la col­lecte à la mise en ligne des docu­ments numé­ri­sés, dix-huit mois se sont écoulés, pen­dant les­quels les archi­vis­tes en charge du projet ont été amenés à mettre en place une métho­do­lo­gie adap­tée à ce fonds sin­gu­lier. L’accès et la dif­fu­sion des docu­ments au plus grand nombre ont été le fil conduc­teur de ce projet. À ce jour, plu­sieurs mil­liers d’hom­ma­ges sont dis­po­ni­bles en ligne, sur le site Internet des Archives de Paris, et peu­vent faire l’objet de recher­ches fines grâce à leur indexa­tion.

  Que suis-je ? « Je suis Charlie » et les témoi­gna­ges des atten­tats de 2015 en ques­tion(s), par Laurence FAUQUET

Les col­lec­tes des témoi­gna­ges des atten­tats de jan­vier et novem­bre 2015 en France ont sou­levé plu­sieurs ques­tions d’ordre archi­vis­ti­que et juri­di­que. Quel statut en effet accor­der à ces fonds de témoi­gna­ges, à mi-chemin entre archi­ves publi­ques et archi­ves pri­vées ? Peut-on vrai­ment parler de fonds à leur sujet ? Et qu’en est-il de leur nature ? Enfin, com­ment com­mu­ni­quer et valo­ri­ser ces der­niers dans le res­pect du droit d’auteur, des droits à l’image et de la vie privée ? Autant de ques­tions qui vont nous inté­res­ser.

La valo­ri­sa­tion des fonds : com­mu­ni­quer, com­mé­mo­rer, sen­si­bi­li­ser

  Murs de mémoire, mémoire des murs, par Marie CHRISTIAN

C’est dans les pre­miè­res heures après le mas­sa­cre de Charlie Hebdo que com­mence ma col­lecte pho­to­gra­phi­que de ce que graf­feurs, street artis­tes et ano­ny­mes pei­gnaient et écrivaient sur les murs de Paris. La déci­sion d’en faire un livre fut rapide. En ras­sem­blant plus de 400 docu­ments, nous avons pu garder mémoire de cette expres­sion éphémère dont l’essen­tiel a dis­paru aujourd’hui et voir se déta­cher quel­ques grands thèmes. Nous avons pour­suivi cette col­lecte après les atten­tats de novem­bre et vu com­ment avait évolué cette thé­ma­ti­que.

  Les archi­ves de Charlie Hebdo : vec­teurs d’éducation aux médias et à la citoyen­neté avec Dessinez Créez Liberté, par Agathe ANDRÉ et Félix BOURGUIGNON

L’asso­cia­tion Dessinez Créez Liberté est née de la volonté de valo­ri­ser les mil­liers de des­sins adres­sés, dans un immense élan de fra­ter­nité et de soli­da­rité, à la rédac­tion de Charlie Hebdo après les atten­tats de jan­vier 2015. Ces archi­ves ser­vent désor­mais de sup­ports péda­go­gi­ques pour dia­lo­guer avec la jeu­nesse et sont deve­nues des outils d’éducation aux médias et à la citoyen­neté.

  Les archi­ves comme maté­riaux com­mé­mo­ra­tifs, par Sarah GENSBURGER

Ce texte socio­lo­gi­que s’inté­resse aux usages sociaux et au deve­nir com­mé­mo­ra­tif et patri­mo­nial des mots, objets et pho­to­gra­phies col­lec­tés par les Archives de Paris sur les lieux des atten­tats du 13 novem­bre 2015 au cours de la période 2015-2016. Cet arti­cle mobi­lise des métho­des eth­no­gra­phi­ques pour poser les bases d’un chan­tier de recher­che sur le futur de ces traces d’un passé récent. Il s’ins­crit dans une enquête ori­gi­nale conduite par l’auteur, Sarah Gensburger, socio­lo­gue de la mémoire et habi­tante du 11e arron­dis­se­ment, qui a tenu des chro­ni­ques socio­lo­gi­ques régu­liè­res de l’appa­ri­tion, dans l’espace public du bas de chez elle, de ce qu’il est désor­mais convenu d’appe­ler des « hom­ma­ges aux vic­ti­mes ».

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